19 octobre 2023

Actualités

Le flou de l’heure de vie de classe : travailler plus pour gagner moins...

Si l’heure de vie de classe existe depuis plus de vingt ans, force est de constater qu’à chaque rentrée la question de son volume horaire, de son caractère obligatoire ou non, et celle de sa rémunération se posent encore.

Par manque de clarté, par un flou savamment entretenu par le ministère et les rectorats, et en l’absence de textes plus précis, les applications peuvent être très diverses dans les établissements, même si on voit fleurir en cette rentrée 2023 une propension des directions d’établissement à vouloir imposer une lecture directive pour ne pas dire ambiguë des textes. Certains chefs ou adjoints d’établissement souhaitent par exemple que les heures de vie de classe se fassent exclusivement en classe entière, tous les quinze jours (soit une quinzaine d’heure de vie de classe quand même...), et de les organiser autour de « projets » sur la laïcité par exemple ou sur l’éducation à la sexualité.
Est-il bon de rappeler qu’une heure de vie de classe ne se justifie que s’il y a besoin, et qu’elle vise, comme le rappelle la circulaire n° 2015-057 du 29-4-2015, « à permettre un dialogue permanent entre les élèves de la classe, entre les élèves et les enseignants ou d’autres membres de la communauté scolaire, sur toute question liée à la vie de la classe » ? Est-il bon de rappeler, toujours selon le même décret qui n’est pourtant pas abrogée ni amendée, que « les heures de vie de classe […] n’entrent pas dans le service d’enseignement stricto sensu des enseignants qui en assurent l’animation. » ? Est-il bon de rappeler, selon la circulaire 2018-108 du 11-10-2018, que le professeur principal ne doit pas mais « peut être conduit à organiser et animer les heures consacrées à la vie de la classe », et que les heures de vie de classe « peuvent être animées par des personnels de l’établissement ou par les lycéens eux-mêmes. » ?

Face à ces tentatives de mises au pas des professeurs principaux, une réponse collective des personnels de l’établissement peut être un bon moyen de contrer cette volonté de faire travailler davantage les enseignants sans les rétribuer davantage. Il est aussi toujours possible de démissionner de cette fonction, qui n’est en rien une obligation de service, voire ne plus accepter l’an prochain d’être professeur principal.

  • Stéphane Grégoire