3 septembre 2024

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Ministère sans boussole : les personnels gardent le cap !

Ministère sans boussole : les personnels gardent le cap !

Après la valse des ministres et la ministre à mi-temps, l’Éducation Nationale connaît la ministre démissionnaire là-pas là qui gère sans gérer... Heureusement, les personnels ont leur boussole et gardent le cap : celui de l’intérêt des élèves et du service public. Malgré des réformes contre-productives.

1. Une mise en place chaotique des groupes de niveau

Pilier du « choc des savoirs » décidé par G. Attal, les groupes de niveau ont suscité de vives critiques de la part d’une majorité d’enseignantes, qui ne souhaitent pas isoler les élèves en difficulté mais plutôt les stimuler par la présence des autres. Face à cette résistance et face au constat que de toute façon les moyens financiers et humains pour la mise en place stricte des groupes de niveau manquaient, la ministre a donné des instructions de « souplesse » de mise en œuvre.
Résultat : chaque collège a fait sa sauce. Ici la réforme est appliquée sur les deux niveaux de 6e et 5e, là sur un seul, ailleurs pas du tout...
Là où l’organisation renvoie à des groupes évolutifs selon les performances des élèves, les emplois du temps ont été difficiles à mettre en place puisque tous les profs de maths et de français doivent faire cours en même temps. Ainsi au collège d’Arbois, les élèves de 6e auront 6 emplois du temps différents au fil de l’année... Au collège de Bethoncourt, les emplois du temps ne sont toujours pas faits !

2. Une crise de recrutement qui perdure

Cette année encore, 3000 postes sont restés vacants dans l’Éducation nationale, et les concours n’ont pas fait le plein (1200 places de perdues dans le second degré).
Il n’y aura pas un prof devant chaque classe ! Par exemple, au lycée de Valentigney, un poste d’espagnol et un poste de philosophie sont vacants ; au collège de Valentigney, un poste d’histoire-géo, un poste d’infirmière et un poste de psychologue scolaire sont vacants ; au lycée Jean-Michel de Lons le Saunier, il manque une prof d’éco-gestion et une prof de maths ; au lycée de Champagnole, on attend toujours quelqu’un en STI (section technologique industrielle), etc
Le recours aux contractuels augmente : ils étaient environ 600 pour le second degré l’an passé en septembre, ils sont déjà 775 cette année. Même si le rectorat assure à ceux qui sont recrutés en début d’année une formation rapide de 60h, cela ne suffira pas à leur donner un solide bagage pour faire face à toutes les situations.

3. Des incertitudes pour les mois à venir

Personne ne peut expliquer actuellement aux élèves de 3e comment ils seront évalués au brevet des collèges cette année, ni si ce même brevet sera le sésame obligatoire pour passer en classe de seconde ou non. Personne ne sait ce qu’il adviendra de la réforme de la formation des enseignantes.

Personne ne sait de combien seront les économies exigées par Bercy, alors que les budgets sont déjà très serrés. Les effectifs par classe sont très chargés cette année : 35 est la règle en lycée, en collège les niveaux à 28 sont devenus usuels. Si la dotation baisse, il y aura encore moins de classes l’an prochain.
Le devenir des dizaines d’élèves primo-arrivants dont la minorité est contestée, et qui ne sont pas scolarisés pour cette raison, apparaît dans ce cadre de plus en plus incertain lui aussi.
Dans l’académie de Besançon, le budget est si insuffisant que le fonds d’équipement des personnels en situation de handicap est gelé depuis janvier ! Qui peut mesurer les souffrances des personnels concernés ? Jusqu’où iront les futures économies ?

Contact : Nathalie Faivre (06 37 93 85 12)