Comme chaque année, le SNES a demandé une audience pour faire évoluer les pratiques du rectorat en termes de gestion des personnels.

Le point de départ de notre demande a été le cas d’un stagiaire contraint à la démission suite au refus des services rectoraux de lui accorder une disponibilité. Ce stagiaire est parti sans que personne ne prenne la peine de le recevoir, d’examiner sa demande et de statuer ensuite. Pourtant, il n’était pas en difficulté et serait peut-être revenu à l’enseignement pour peu qu’on lui ait laissé le temps de se remettre de son année de stage.

Ce cas est caractéristique du positionnement actuel du rectorat, crispé sur des principes et peu enclin à prendre en compte toutes les dimensions de certaines situations. Cela a un impact sur le déroulement des CAPA, où les représentants des personnels peinent à faire comprendre que ni chefs d’établissements, ni IPR ne sont infaillibles. Cela a également un impact sur les décisions de gestion des personnels telles que temps partiels, détachement, disponibilité. La nécessité d’une procédure contradictoire est bien admise par le rectorat, mais les pistes d’application concrètes de ce principe sont minces. Mise à part la décision d’obliger les IPR à inspecter personnellement tous les stagiaires (actuellement, ils n’inspectent que les stagiaires en difficultés et laissent les autres visites aux bons soins des formateurs), bien peu de choses ont été envisagées.

Cette croyance quasi mystique en la parole des chefs d’établissements explique l’incapacité du rectorat à régler les dysfonctionnements au sein des établissements lorsque ceux-ci en sont la cause. Le temps de latence énorme avant enquête, la durée des enquêtes, l’absence de communication aux personnels des résultats de ces enquêtes et surtout l’absence de mesures concrètes en réponse aux problèmes constatés sont autant de points que nous avons soulevés. Nous avons listé les établissements où les personnels sont en état de souffrance patent à cause de chefs d’établissements nocifs : collèges de Tavaux, Saint-Exupéry à Lons, Camus à Besançon, Signoret à Belfort, lycée Cournot à Gray. Nos interlocuteurs ont bien pris des notes, mais que vont-ils en faire ? Ils ne nous l’ont pas dit...