Quel que soit le résultat des élections, l’Ecole risque bien d’en faire les frais. Nombre de nos politiques et de nos brillants chercheurs en Sciences de l’Education ne cachent pas leur volonté de poursuivre dans la voie mortifère où ils se sont engagés depuis plusieurs années : recrutements insuffisants, volonté d’instaurer un clivage entre « bons » et « mauvais » enseignants, temps de présence augmenté pour les personnels (26 heures ? 35 heures ?) dans des établissements toujours plus « autonomes » et aux classes surchargées, formation continue très insuffisante, politique d’Education prioritaire inefficace, évaluation par compétences, gestion des flux plutôt que projet d’orientation réfléchi, exigences pédagogiques de plus en plus limitées.
Le SNES-FSU alerte depuis longtemps sur la dégradation des conditions de travail pour les enseignants et d’étude pour les élèves mais plutôt qu’entendre l’avis des professionnels de l’Education que nous sommes et pratiquer un vrai dialogue social, le ministère préfère accuser notre syndicat d’immobilisme. Pourtant, notre opposition aux dernières réformes ne les a pas empêchées de se mettre en place... Mais pour quel résultat ? La réforme du lycée conduit les élèves à l’échec dans l’enseignement supérieur et la réforme du collège se traduit par un grand « n’importe quoi » qui met les collègues en grande difficulté et n’aide en rien les élèves. Ces derniers, et notamment les enfants des milieux défavorisés, sont d’ailleurs les premières victimes du manque d’ambition et de rigueur intellectuelle caractéristiques de l’évolution du système scolaire. En effet, les parents peuvent avoir l’impression que toutes les difficultés de leurs enfants vont être traitées en travaillant des « compétences » très parcellisées. En réalité, les IPR nous expliquent doctement dans les « formations » que les élèves doivent construire eux-mêmes leur savoir et que les enseignants ne sont plus présents que pour les mettre en situation et non pour leur faire cours !
Le "mammouth" de nouveau en accusation « L’école a besoin d’un électrochoc »
( L’Est Républicain , 7 avril 2017)