La hausse des effectifs en collège constatée depuis quelques années et qui va perdurer dans les années à venir ne se traduit pas de la même façon dans tous nos départements. En termes de bâti notamment, ces évolutions d’effectifs apportent des contraintes importantes qui sont dues principalement au manque d’anticipation et surtout au manque d’investissement financier de nos Conseils Départementaux.

Dans le Doubs, les effectifs élèves explosent dans certains secteurs géographiques, la situation n’est hélas pas nouvelle, l’année scolaire dernière a déjà été difficile dans de nombreux collèges.
Dans le pays de Montbéliard, l’accueil des élèves devient problématique, les établissements étant au maximum de leurs capacités sur quasi tous les niveaux d’enseignement. L’éducation prioritaire n’est en rien épargnée par ce phénomène, la situation inquiétante du collège Lou Blazer en étant bien la preuve : prévu pour 550 élèves à son ouverture en 2014, cet établissement accueille actuellement 680 élèves et les prévisions ne font qu’augmenter. Le Conseil Départemental a certes fait quelques travaux d’appoint pendant l’été en transformant ici et là une salle des commensaux, une salle de réunion en salles de classe, laissant le soin à l’établissement de payer le matériel nécessaire (vidéo-projecteur). Les élèves et enseignants travaillant dans lesdites salles, éloignées et isolées de plus, doivent certainement se sentir reconnaissantes envers la collectivité territoriale de rattachement ! Et ne parlons même pas de sécurité dans une telle situation...
La problématique de ce secteur géographique est ancienne, les travaux de rénovation nécessaires de certains établissements ont été sans cesse repoussés, certains établissements sont en (très) mauvais état. Le manque d’anticipation, de constance et d’investissement certainement liés à une santé industrielle souvent fragile de ce bassin d’emploi, aboutissent à un bilan catastrophique. La solution : le nouveau collège de Bethoncourt ? Cette arlésienne semble enfin se concrétiser, mais ne verra le jour, au mieux qu’en 2022. Le temps va sembler bien long d’ici la construction de ce collège étiqueté un temps par M. le Recteur de collège du socle, que doit-on comprendre ? Ce collège va également permettre de répondre aux problèmes de locaux de l’école de la commune ?
Sur Besançon, il ne faut pas oublier la fausse bonne idée de la fin d’année 2017 de nos autorités académiques consistant à vouloir coupler les collèges Voltaire et Diderot afin de répondre à l’augmentation trop importante du nombre d’élèves scolarisés dans le collège REP+ de Planoise. Les 6e-5e dans un collège, les 4e-3e dans l’autre... L’idée a été mise de côté grâce à la mobilisation des enseignants et des parents d’élèves, mais attention elle n’a pas été abandonnée. Une solution provisoire a été trouvée avec la scolarisation de certains élèves de 6e de Diderot à Voltaire à la rentrée (trois classes), mais la question va vite se reposer avec la préparation de la rentrée 2019 d’autant plus que cette solution provisoire n’est pas sans poser problème. En effet, la création à Voltaire de ces trois classes supplémentaires n’a pas été suivie de moyens humains en plus, tels que CPE, infirmière alors que les conflits sont en grande augmentation. Dans ces conditions, la fuite d’élèves vers les établissements privés bisontins n’est guère étonnante. La prudence est de mise pour la rentrée prochaine !
Le Haut-Doubs n’est pas dans une situation bien meilleure. Le collège de Doubs s’est mobilisé fortement afin de pouvoir faire ouvrir une classe supplémentaire à la rentrée, en rencontrant le directeur académique des services de l’éducation nationale, en alertant les parents d’élèves et en déposant un préavis de grève à la rentrée. les heures obtenues ont permis de faire la rentrée dans de moins pires conditions que prévues, mais c’est loin d’être la panacée !

Le Territoire de Belfort a lui-aussi été tenté par cette idée de couplage d’établissements, des bruits ayant couru, dans les établissements, en instances concernant des couplages collège de Danjoutin - collège Signoret, collège de Chateaudun- collège de Valdoie ? Dans ce département, la mixité sociale et le fonctionnement plus ou moins satisfaisant semblent plus au cœur des réflexions que les effectifs.

En Haute-Saône comme dans le pays de Montbéliard, la rumeur d’un collège du socle sur le secteur de Jussey a bruissé. Où en est-on actuellement ? La situation des collège Gérome - Vesoul - et Mathy - Luxeuil - voués à la fermeture, a certes été actée, mais reste compliquée. Sur Vesoul, le fermeture se voulant progressive, le collège Gérome n’aurait pas du accueillir d’élèves de sixième à la rentrée scolaire 2018, c’est pourtant bien le cas. La fusion des deux collèges de Luxeuil sur le seul site Rostand pose la question des travaux, qui tout en étant indispensables, se font attendre. La fusion administrative quant à elle est déjà actée et génère d’importantes tensions...

Dans le Jura, de nombreux collèges voient au contraire leurs effectifs baisser, et le Conseil Départemental aimerait avoir des autorités académiques l’assurance que les effectifs élèves et les dotations horaires qui en découlent seront stables dans les années à venir. Vœu pieux qui permet au Conseil départemental ne pas prendre ses responsabilités sur la compétence qui lui revient et justifier entre autres son immobilisme qui dure depuis trop longtemps
A ce jour, seule la rénovation du collège Bastié de Dole (et non la reconstruction comme le réclament les représentants SNES de l’établissement) a été actée avec toute la problématique de conduire de tels travaux dans un bâtiment occupé contenant de l’amiante.
Pour les autres collèges, rien ne bouge, comme s’il semblait urgent d’attendre. D’attendre que les bâtis de nombreux collèges se dégradent encore un peu plus ? Urgent d’attendre 2019 que les 2 élus chargés d’établir un diagnostic de tous les collèges jurassiens rendent leurs conclusions ?
Les représentants FSU 39 reçus en audience intersyndicale par M. le Président du Conseil départemental du jura ont demandé d’être destinataires du diagnostic sur l’état des collèges. La FSU a réaffirmé très nettement sa volonté d’être associée à toutes réflexions qui s’engageraient sur le devenir des collèges et en particulier sur la pertinence de garder des établissements jugés « trop petits ».

Sandrine RAYOT, David CAILLET, Benoît VUILLAUME