Les chefs d’établissement, entre opération de com’ et déni, ne veulent pas dire qu’ils ne pourront pas ouvrir toutes les spécialités

La réforme lycée promet de belles économies de postes, mais ce n’est pas encore clair pour tout le monde…

La dotation par division sera de 36h, contre 38,5 à 42,5 actuellement selon les divisions, et elle se décomposera comme suit :
Le tronc commun sera doté de 16h, qui correspond exactement au nombre d’heures de cours : pas de dédoublements de prévus ici.
Les spécialités seront dotées de 12h par division, soit 3 groupes en 1re, 2 en Tle. Ce qui implique que ces groupes sont tous calibrés pour 35 élèves, comme la division ! Par conséquent, si une spécialité ne fait pas le plein, ce sont les autres groupes de spécialité qui devront absorber les élèves : un groupe à 30 aura pour dégât collatéral un autre groupe à 40…
Avec seulement 8 h de marge pour l’AP (2h), l’aide à l’orientation (environ 0,5h), les options facultatives (3h) et les cours à affectifs réduits (SVT, physique-chimie, EMC, EPS, langues, maths, français…), l’équation est insoluble.

Pour l’instant, les chefs d’établissement font l’autruche et promettent aux personnels toutes les spécialités possibles en théorie. Mais s’il n’y a pas assez d’inscrits dans certains groupes, ils n’ouvriront pas… ou alors, au prix de sureffectifs ingérables ailleurs !

Le manque de visibilité sur les choix des élèves et sur la répartition des cours aux intitulés nouveaux entre disciplines rend impossible toute prévision de rentrée. Les ajustements se feront de façon brutale, au dernier moment. C’est ce que certains chefs d’établissement appellent les « problèmes RH tardifs ». Admirable locution pour nous expliquer que suppressions de postes et compléments de service n’apparaîtront que très tard...