CDEN du 7 novembre 2011

Déclaration préalable
Nous commencerons cette déclaration préalable par une protestation concernant l’organisation des élections professionnelles qui ont appelé les enseignants à désigner leurs représentants syndicaux en octobre. Certes, la FSU reste de loin la première organisation de la Fonction Publique d’Etat, elle sort renforcée dans quasiment tous les corps d’activité de l’Éducation Nationale. Pour autant, des dysfonctionnements graves sont apparus au cours de ces élections, des milliers de personnels ont été empêchés de voter, dont un nombre important dans notre département. Les syndicats nationaux de la FSU avaient, dès le début, exprimé leur refus du choix de la généralisation dans la précipitation et l’impréparation des nouvelles modalités du vote électronique. Le ministère a maintenu son choix, sans concertation. C’est au total une baisse de plus de 20 points de participation, qu’on ne retrouve pas dans les autres ministères ayant conservé la formule traditionnelle de vote. Aujourd’hui il assume l’entière responsabilité de la chute impressionnante des taux de participation. En raison de son choix la démocratie sociale est fragilisée et c’est sans doute cela que le ministre souhaitait, sans bien sûr pouvoir le dire, en cohérence avec la mise en œuvre de choix budgétaires, de décisions et de réformes qui sont rejetés très majoritairement par les personnels.
Dans ces conditions, la FSU nationale et ses représentants départementaux demandent au ministre de l’Education la mise en place d’une commission d’enquête administrative et s’adressent aux parlementaires pour la mise en place d’une commission d’enquête afin de faire toute la lumière sur la nature des dysfonctionnements lors de ces élections.
Par ailleurs, alors même que toutes les enquêtes, nationales ou européennes, comme celle, récente, de l’OCDE, soulignent comme autant de réquisitoires les résultats d’une politique qui ne fait plus de l’Education nationale une priorité, tant en matière de reconnaissance salariale des enseignants, d’investissement ou de résultats scolaires. Nous apprenons la suppression de 14 000 nouveaux postes pour la rentrée 2012. Soit 5 700 dans le primaire, 6 550 dans le secondaire, 1 350 dans le privé et 400 dans les services administratifs. Ceci, alors que les effectifs vont continuer d’augmenter. Ce qui portera à près de 80 000 le nombre total de suppressions de postes durant cette législature.
Voila au moins une promesse électorale tenue.

Où allez-vous les prendre cette fois ? Dans les dispositifs d’aide aux élèves en difficulté, d’accompagnement des élèves en situation de handicap, d’enseignement des langues étrangères…. Tous déjà sévèrement touchés. Ou dans les suppressions d’options, d’horaires ?
Dans le langage orwellien qui a désormais cours à l’Education Nationale, où le « moins » devient le « mieux », l’amélioration du « bien être » à l’école et l’aide « personnalisée » passent par des classes de seconde bourrées à 33, 34, 35 élèves.

Ne doutons pas qu’en justification de cette politique injuste, ne manquera pas de venir la rituelle tirade sur la dette et les « efforts » à consentir pour sauver les banques et rassurer les banquiers. N’hésitons pas à désigner les responsables de cette situation : la cupidité des milieux financiers qui nous présentent à présent la note avec l’appui des responsables politiques aux ordres.
En tout état de cause cette dette est illégitime. La population n’en est ni responsable ni bénéficiaire. Les enfants, nos élèves car la Haute-Saône n’est pas épargnée, n’ont pas à payer pour enrichir encore plus les ultra riches.
En ces temps de débâcle morale et démocratique, il est particulièrement dangereux de détruire ce qui reste comme ciment de notre nation : son école. Il est inadmissible de faire porter le coût de cette cupidité à ceux qui constituent notre avenir : nos élèves.

Hervé Faudot
Secrétaire départemental de la FSU