« La clé de la stratégie du fait accompli est d’agir rapidement, sans discuter. Si vous affichez vos intentions avant de passer à l’acte, vous vous exposez à un déluge de critiques, d’analyses et de questions. (…) Pour éviter cela, saisissez-vous de votre cible sans ambages, et la discussion est close. Tôt ou tard, selon la même logique, vous franchirez une nouvelle étape (…). Votre rival, cette fois s’inquiétera. Il commencera à comprendre.(…) Quand votre but deviendra évident, quand vos ennemis regretteront leur pacisfisme et songeront à se battre, vous aurez déjà changé la donne(…). »

Robert Greene* : Stratégie, les 33 lois de la guerre


On peut penser que les ministres du gouvernement actuel ont tous reçu en cadeau de bienvenue cet opuscule qui théorise les techniques de guerre et de domination. L’avalanche de « réformes » décidées a priori, justifiées par un rapport « d’expert » et validées par un pseudo « dialogue social » a même fini par énerver les sénateurs, qui ont fait un rappel à l’ordre au gouvernement concernant Parcours Sup’ : c’était la première fois (et pourtant, ce ne sont pas des perdreaux de l’année) qu’on osait faire appliquer une réforme avant sa discussion devant le parlement… Et chacun de s’étonner : les parents ne réagissent pas ? Les lycéens ne réagissent pas ? Les profs ne réagissent pas ? Chacun attend que l’autre commence… Pourquoi s’arrêter tant que la stratégie est payante ? En l’absence de réaction de notre part, le déluge continuera : réforme du bac, réforme du lycée, réforme du statut de fonctionnaire, réforme de la SNCF, etc !

Mais Robert Greene nous donne un conseil : « Une réaction rapide et ferme suffit généralement à décourager l’adversaire, qui a probablement recours à cette stratégie parce qu’il est faible et ne peut se battre. »

À quoi bon attendre encore ?

Chaque jour qui passe est un jour perdu !

Après le 22 mars, poursuivons les mobilisations !

* Écrivain américain machiavéliste