Le vendredi 28 janvier a eu lieu la CAPA chargée d’examiner les contestations d’évaluations dans le cadre des rendez-vous de carrière et les refus de congé formation. Exercice difficile, car les décisions sont soumises au vote ; l’administration fait toujours bloc avec ses 19 représentants, en revanche les élus des personnels ne s’entendent pas toujours pour voter comme un seul homme.
Cette fois, la délégation n’était même pas complète : il manquait deux représentants SGEN, un représentant UNSA, un représentant SNALC, un représentant SUD et le représentant FO est parti au bout d’une heure 15mn ! Autant dire qu’en cas de désaccord, c’était perdu d’avance... et il y a eu désaccord. À méditer pour les prochaines élections professionnelle : ne pas donner sa voix à des organisations qui ne siègent pas...
CAPA CERTIFIÉS DU 28 JANVIER 2022
DÉCLARATION PRÉALABLE SNES-FSU
La CAPA de ce jour est chargée d’examiner les recours concernant l’avis final des rendez-vous de carrière et les refus de congé formation.
Concernant les congés formation, nous allons répéter ce que nous signalons chaque année : le nombre de mois de formation est ridiculement faible par rapport aux demandes, induisant un temps d’attente qui tend à s’allonger. Concernant les refus de formation, ils suscitent quelques questions : Quand s’arrête le droit à la formation continue ? Y a-t-il un âge limite au-delà duquel elle devient superflue ? La formation continue des certifiés se borne-t-elle à préparer l’agrégation ? Est-il normal de se voir refuser un congé au motif qu’un collègue de la même discipline en bénéficie également ?
Concernant les recours, le premier constat est qu’ils sont fort peu nombreux, mais comment s’en étonner ? La procédure est longue, fastidieuse, les informations communiquées à des moments peu opportuns, les périodes pour intervenir dans le dossier parfois situées durant les vacances. Mais surtout, les chances de voir aboutir la procédure sont infimes et cela a fini par se savoir. Il est possible que d’aucuns s’en réjouissent, les CAPA étant désormais considérées comme des reliques d’une époque révolue auxquelles il convient de ne consacrer qu’un minimum de temps. Et dans les salles des profs, c’est la rancœur qui s’accumule, parce que votre système d’évaluation est injuste et méprisant.
Injuste parce que les critères d’attribution de l’avis final changent chaque année, parce que des dossiers semblables sont évalués de façon différente, pouvant varier de « satisfaisant » à « très satisfaisant », « d’excellent » à « très satisfaisant » au hasard des règles que vous changez de façon arbitraire. La rupture d’égalité est flagrante, notamment pour le dernier rendez-vous de carrière qui est définitif.
Méprisant parce qu’au lieu d’annoncer clairement aux collègues que les promotions dépendent de quotas et que quoi qu’ils fassent, seul un petit pourcentage en bénéficiera, vous suggérez par des avis « à consolider » ou « satisfaisant » que c’est leur manière de servir qui est entachée d’insuffisance. Ainsi, au troisième rendez-vous de carrière, quand on a 11 items « très satisfaisant », l’avis final n’est que « satisfaisant ». Quel jeu de dupes ! Subtile cruauté, les critères pour obtenir l’avis « très satisfaisant » se font au fur et à mesure des rendez-vous plus restrictifs, ce qui fait qu’un collègue peut obtenir « très satisfaisant » au premier rendez-vous de carrière, mais seulement « satisfaisant » au troisième rendez-vous – sans que rien n’ait changé dans son évaluation par items.
Le SNES tient à vous alerter une fois de plus sur les effets délétères de ce mode d’évaluation, démultipliés par l’absence de transparence dans les opérations de gestion des personnels depuis la suppression des CAPA. Cette maltraitance institutionnelle, ajoutée aux autres, finit par décourager les meilleurs d’entre nous. En cette période de crise de recrutement, il conviendrait de réfléchir à des méthodes de gestion des ressources humaines respectueuses et motivantes, convenant au mode de fonctionnement de l’éducation nationale, plutôt que d’appliquer une pâle copie obsolète de ce qui se fait dans le privé.