Suite à la publication de l’article de Reporterre sur une possible toxicité des masques fournis par l’éducation nationale à ses personnels, suite à l’absence totale de mesures sanitaires pour enrayer la circulation du virus dans les établissements scolaires lors de l’allocution présidentielle du 14 octobre, le SNES-FSU de l’académie de Besançon interpelle le recteur. voici le contenu du courrier envoyé ce jour :
Monsieur le Recteur, monsieur le Président du CHSCTA,
A plusieurs reprises, le SNES-FSU a soulevé, lors des « points Covid » tenus régulièrement avec les organisations syndicales, la question des masques fournis aux personnels de l’Éducation nationale.
En effet, décision a été prise de ne pas fournir les personnels en masques chirurgicaux jetables, mais en masques tissu réutilisables, au sujet desquels l’ARS elle-même a émis des réserves puisqu’elle considère leurs porteurs comme cas contacts face à des individus qui n’en portent pas. Au demeurant, le fabricant stipule sur l’emballage que ses masques ne sont « ni un dispositif médical au sens du règlement (UE) 2017/745 (masques chirurgicaux), ni un équipement de protection individuelle au sens du règlement (UE) 2016/425 (masques filtrants de type FFP2) ». Ils ne constituent donc pas une protection suffisante des personnels comme des élèves en l’absence d’un strict respect des gestes barrière : distanciation physique, lavage des mains, ventilation des locaux, désinfection.
A chaque interpellation, la réponse faite au SNES-FSU a été que « ces masques constituent une protection suffisante et qu’il n’est pas question d’en changer ». Un article paru, le mardi 13 octobre, dans le journal en ligne Reporterre [1] évoque la forte probabilité d’une toxicité de ces masques en raison d’un traitement chimique du tissu.
Par conséquent, le SNES-FSU demande, à titre conservatoire, que des masques chirurgicaux soient fournis à tous les personnels en attendant la conduite d’une expertise indépendante sur la qualité des masques fournis aux personnels : évaluation du degré de protection face au virus, conséquences de la composition des masques sur la santé des personnels.
En outre, les dernières statistiques de Santé publique France [2] indiquent que 35,2 % des 1.070 foyers épidémiques en cours d’investigation étaient localisés en milieu scolaire et universitaire au lundi 5 octobre, milieu qui concentre 21,2% des clusters avérés. L’allègement du protocole sanitaire décidé par le Ministère apparaît alors en contradiction avec la situation observée dans les établissements : brassage accru des élèves, d’autant plus en lycée avec l’application de la réforme, impossibilité de la distanciation physique dans les salles de classe, les couloirs, la cantine et les internats, manque de points d’eau pour l’hygiène des mains, désinfection des locaux à un rythme inférieur aux rotations des élèves.
Le SNES-FSU demande que le protocole sanitaire soit revu dans l’objectif de ralentir la circulation du virus dans les établissements scolaires. Le Second degré concentrant à lui seul 183 cas avérés d’élèves sur un total de 263 selon les derniers chiffres communiqués par le rectorat, une différenciation du protocole selon l’âge des élèves (écoles, collèges, lycées) nous paraît indispensable. Les moyens financiers et humains nécessaires à l’application du protocole sanitaire doivent faire l’objet d’une évaluation précise et d’un fléchage, afin que chaque établissement reçoive les dotations dont il a besoin.
Nous vous prions de bien vouloir agréer, monsieur le Recteur, monsieur le secrétaire du CHSCTA, l’expression de notre profond attachement au service public d’éducation nationale.