Les difficultés d’affectation des lauréats des concours 2014 rénovés et exceptionnels ont atteint des proportions inédites cette année. De nombreux lauréats des concours exceptionnels et rénovés ont été affectés hors de leur académie d’origine, alors que, selon les textes, ils auraient dû y rester, soit parce qu’ils y avaient commencé un Master, soit du fait de leur situation familiale. Au niveau national, l’absence de groupes de travail préparatoires aux affectations a été fatale : les représentants des personnels n’ont pas pu faire prendre en compte les situations individuelles. Au niveau rectoral, le SNES a pu améliorer la situation de quelques stagiaires particulièrement mal lotis avant la rentrée, mais le rectorat a continué à affecter les stagiaires sans barème, suscitant d’entrée un sentiment d’injustice chez un certain nombre d’entre eux.
Le service des stagiaires de cette année est variable : les lauréats des concours rénovés seront à mi-temps, mais ceux des concours interne, réservé et exceptionnel seront de façon générale à temps plein.
La formation, si elle a été réinstaurée, est loin d’être parfaite. À l’ESPE, les maquettes ont été élaborées dans la précipitation, dans un contexte de moyens en baisse ; par ailleurs, les stagiaires des concours rénovés devront s’inscrire en M2 « métiers de l’éducation, de l’enseignement et de la formation » (même s’ils sont déjà titulaires d’un Master !) parallèlement à leur service à mi-temps, ce qui représente une grosse charge de travail. Quant aux stagiaires à temps plein, ils feront partie de ceux à qui une vraie formation est refusée : quelques jours de formations dans l’année seulement ont été prévus pour eux.
Au niveau des salaires, les stagiaires du concours rénové payent leur formation à mi-temps : au lieu de débuter à 1600 € net pour un certifié (1900 pour un agrégé) comme l’an passé, ils percevront 1340 € net (1500 pour un agrégé). Par ailleurs, ils toucheront une indemnité forfaitaire de déplacement au lieu d’être remboursés en fonction des kilomètres effectivement parcourus, ce qui pour certains ne suffira pas à couvrir leurs frais sur toute l’année. Les tuteurs ne sont pas épargnés par cette baisse indemnitaire : - 37 % durant l’été !
Tout cela explique la vraie crise de recrutement à laquelle le Ministère doit désormais faire face : 20% des postes offerts aux concours sont restés vacants cette année, et sur le terrain on manque de profs de maths, de lettres, d’allemand, d’anglais... Pour la surmonter, un vrai effort au niveau des salaires, des conditions de travail tout comme l’instauration de prérecrutements seront nécessaires.