Malgré l’opposition unanime des organisations syndicales, la réforme Blanquer de la formation initiale se met en place, au détriment des futur.e.s étudiant.e.s et stagiaires : précarisation et charge de travail énorme sont à l’ordre du jour.
Le master
Davantage cadrés par l’employeur, les master MEEF font une large place au terrain, au prétexte d’une « entrée plus progressive dans le métier » .
Une partie des étudiant.e.s seront contractuel.le.s-alternant.e.s en responsabilité (55 dans notre académie), et affecté.e.s sur des BMP de 6h en général, 12 h en documentation ; les autres étudiant.e.s seront en stage d’observation ou de pratique accompagnée. Les rectorats devront trouver beaucoup de tutrices et tuteurs pour ces deux types d’étudiant.e.s de M2.
Le concours
La dernière session des concours du CAPES, CAPET, CPE rénové en 2014 est en train de se terminer. A la session 2022, il faudra, pour passer ces concours, être inscrit.e en M2, et le valider avant d’entrer en stage, ou déjà posséder un M2, quel qu’il soit. Ce déplacement du moment des épreuves s’accompagne d’une modification relativement importante des épreuves. Une épreuve orale, commune à tous les concours (y compris CAPLP et CRPE), proche d’un entretien d’embauche, y prend une place excessive, tandis que celle des disciplines est minorée.
L’année de stage
Les conditions d’entrée dans le métier des lauréats de la session seront profondément dégradées : les fonctionnaires stagiaires seront à plein temps en responsabilité dès lors qu’ils ou elles auront suivi un master MEEF.
Il y aura donc à la rentrée 2021 pléthore de collègues en formation dans les collèges et les lycées, puisque les étudiant.e.s de M2 rejoindront les AED en pré-professionnalisation (recruté.e.s à la rentrée 2019 qui entrent en M1, et peuvent être placé.e.s en responsabilité, sous certaines conditions) et les fonctionnaires-stagiaires de la session 2021 ou antérieure. Le ministre lui-même reste très flou sur les conditions de travail de ces personnels
Il importe de bien accueillir les étudiant.e.s-alternant.e.s, personnels qui seront contractuels, mal payés, affectés parfois très loin de leur université, et devront mener de front en M2 le master, le concours et les cours en établissement... des démissions en cascade sont à craindre, d’autant que le rectorat ne voit pas où est le problème, dans ce contexte, d’affecter ces personnes à Morez ou Morteau...