Sur le fond, la décision d’un redécoupage de la carte scolaire des lycées est légitime, car il était impossible de laisser la situation perdurer : 34 % d’élèves issus de PCS défavorisées au lycée Victor Hugo, 33 % à Pergaud, 24 % à Jules Haag et … 17 % à Pasteur, 11 % à Ledoux (voir documents précis ci-dessous) ! Un rééquilibrage s’imposait, dont une première esquisse a été tentée l’an passé déjà, avec des effets encore marginaux.

Par contre, la façon dont cela est en train de se faire pose question :

  • Le recteur a affirmé le 22 janvier avoir réuni les 5 proviseurs de la ville pour les informer du redécoupage ;
  • Parents et collègues du lycée Ledoux n’ont appris la nouvelle que courant mars ;
  • Les parents ne se sont pas présentés aux portes ouvertes du lycée de recrutement de leur enfant, faute d’information ;
  • La région n’adapte pas toujours suffisamment le ramassage scolaire à ces données nouvelles, laissant les élèves se débrouiller avec le réseau urbain.

Après les lycées, le rectorat essaie d’examiner le redécoupage de la carte scolaire des collèges. On ne peut pas dire que sa première tentative, à savoir la mise en commun des zones de recrutement de Voltaire et Diderot sur Planoise et la répartition de tous les élèves de 6e-5e à Voltaire et de 4e-3e à Diderot, ait fait consensus ! Au contraire, cette tentative de répartir la pauvreté sur les deux seuls collèges de Planoise a déclenché une levée de boucliers généralisée. Mais essayer de faire passer des mesures en catimini peut aussi déclencher de forts mouvements d’opposition.

Au final, le rectorat souffre des mêmes carences que le gouvernement dont il dépend : l’incapacité à discuter avec tous les acteurs pour trouver un consensus accepté de tous.