CSA : Quand les DASEN sont inspirés par Calliope

Le fossé entre le vécu des personnels et la langue de bois de notre hiérarchie s’agrandit à chaque séance...

Lors de la séance du CSA du 7 décembre, la FSU a infligé sans le vouloir une blessure narcissique à madame la rectrice et aux 4 DASEN de l’académie en ironisant sur le style d’un document appelé « projet académique », qui ne fait pas franchement dans la litote : « oser ensemble des chemins nouveaux vers un avenir riche de promesses et de possibles » , « faire grandir l’audace », aspirer au « bonheur contagieux d’apprendre » ; s’assurer que « accueilli dans sa singularité, chaque élève, selon son âge et sa maturité, fait l’expérience de la diversité d’expression de la vie civique. » Rien que ça. Nous avons fait remarquer qu’il y avait un fossé abyssal entre la réalité dans les établissements et l’opuscule en question, ce à quoi on nous a répondu que ce n’était pas grave, puisqu’il s’agit de réaffirmer des valeurs... Il aura fallu pour cela quatre plumes, puisque chaque DASEN a été chargé de rédiger l’un des quatre axes de ce fabuleux projet, élaboré « en concertation avec les réseaux d’établissement ». Un bel exemple de démocratie participative, les réunions de réseaux ayant lieu, de l’avoeu même d’un personnel de direction, « sur des heures où les enseignants ont cours », seuls les chefs d’établissement et les IEN y participent !

Le bilan du mouvement 2023 est un reflet de la grave crise de recrutement que l’Éducation nationale traverse : 186 postes sont restés vacants après mouvement, dont 35 de PSY-EN et 10 en technologie. Le rectorat a embauché 666 contractuels à cette rentrée. Le nombre des TZR est passé de 360 en 2022 à 300 en 2023. Le nombre de postes à complément de service se situe entre 700 et 800. La FSU est intervenue une fois de plus pour demander le rétablissement de la bonification de parent isolé et pour pointer le problème de la multiplication des postes à profil, dont certains restent vacants faute de candidats.

Le bilan de l’application du plan égalité femmes-hommes est tellement succinct qu’on peut se poser des questions sur sa sincérité : quelques graphiques en fromage qui sont autant de satisfecit de la part du rectorat... Comment affirmer sérieusement que 82% des actions destinées à « prévenir et traiter les discriminations, les actes de violence, de harcèlement ainsi que les agissements sexistes » ont été mises en place avec succès ? La plateforme d’écoute « signaler violences » quant à elle est un modèle d’efficacité : pour contacter un.e répondant.e, il faut d’abord envoyer un mail, auquel le rectorat répond dans les 48 h en proposant un rendez-vous téléphonique. Résultat : 18 appels en 9 mois, dont 12 jugés hors-sujet ; sur les 6 qui restent, 3 sont encore en cours de traitement... on voit la féroce volonté du rectorat d’appliquer le plan d’égalité !