Deux groupes de travail pour gérer la misère.
Le rectorat a mis en place une réflexion à propos des postes d’assistants pédagogiques de notre académie. La dotation est de 30 ETP et l’objectif est de déterminer des critères d’attribution de ces supports. Avec une dotation inchangée, on sait que cette carte cible va, une fois de plus, avoir l’effet d’un jeu de chaises musicales : pour donner aux établissements qui ont des besoins, on va prendre à d’autres.
Les représentants de la FSU ont souhaité commencer par faire un état des lieux de l’implantation actuelle, la liste donnée ne semblant pas correcte, des postes d’AP existent en effet dans des établissements non listés. Le rectorat réfute cette affirmation, la liste est correcte...
Deuxième demande : quelles sont les missions des AP actuellement employés dans ces EPLE ? La seule réponse donnée est le texte officiel : un AP est recruté à Bac + 2 minimum et remplit des missions de soutien aux élèves en difficulté et aux activités pédagogiques. Pour le reste, il nous est répondu qu’il n’est pas possible de connaître les missions précises exercées, c’est « nébuleux ». Ce n’est pas comme si un AP avait un contrat avec des missions explicitées, contrat signé par le rectorat.
Troisième question : quels sont les critères qui ont abouti à l’implantation actuelle ? A nouveau, pas de réponse, on ne sait pas.
Ce flou artistique laissait augurer un travail compliqué. Comment ne pas partir de l’existant ? Ces postes d’AP sont présents depuis bien longtemps dans certains établissements et ils font partie, à part entière, du fonctionnement du collège/lycée concerné. Supprimer des supports sans même savoir ce qui est fait risque de mettre les établissements concernés en difficulté. On ne peut pas résoudre les difficultés des uns en prenant des moyens aux autres, qui vont se retrouver à leur tour en difficulté. Il faut des moyens en plus, des moyens à la hauteur des besoins !
Les deux autres organisations syndicales présentes, le SE-UNSA et le SGEN-CFDT se sont montrés plus coopératives en faisant des propositions, quelquefois farfelues (le projet d’établissement).
Au final, lors du 2e groupe de travail, le rectorat a fait deux propositions avec les critères suivants :
=> Collèges (sans AED préprofessionnalisation 1re ou 2e année)
IDS 1 | IDS 2 | IDS 3 (avec plus de 250 élèves) | IDS 4 (avec plus de 400 élèves) |
1 ETP | 0,5 ETP | 0,5 ETP | 0,5 ETP |
=> Lycées (sans AED préprofessionnalisation 1re ou 2e année)
IDS 1 et 2 |
0,5 ETP |
=> Internats d’excellence
0,5 ETP |
=> LP et LPO
Si Nbr de CAP >2 et taux de réussite moyen sur 3 ans Bac Pro < 85% (hypothèse 1) | ou | Si taux de réussite moyen sur 3 ans CAP < 80% (hypothèse 2) |
0,5 ETP | 0,5 ETP |
La délégation FSU a précisé qu’elle ne choisirait pas entre ces deux options pour plusieurs raisons :
– la situation des lycées et plus particulièrement des lycées professionnelles est certes prise en compte, mais au détriment des collèges, car quelle que soit l’hypothèse, ce sont 29 collèges qui perdent le 0,5 ETP attribué, et 4 dont la dotation passe de 1 à 0,5 ETP. C’est juste inacceptable.
– la ruralité est fortement impactée, un département comme le Jura, par exemple, perd 7 ETP en collège.
– les collèges en IDS 5 sont écartés d’office. L’utilisation de l’IDS est la double peine car ces établissements sont ceux qui ont le plus d’élèves par classe, ils ne sont éligibles à rien, même certaines grosses structures. Il n’y a pas d’élèves en difficultés dans ces établissements ?
L’hypothèse n°2 semble avoir la préférence du rectorat ainsi que du représentant SGEN-CFDT (Cf ci-dessous la répartition).
Pour conclure, nous avons demandé que les établissements et les personnels concernés par une perte d’ETP soient prévenus assez tôt, afin qu’ils puissent anticiper la rupture de leur contrat et ainsi essayer d’éviter de se retrouver dans une précarité encore plus grande.
Sandrine RAYOT