La carte des REP+ et REP de l’académie reste inchangée pour la prochaine rentrée.
Pour autant, à l’instar de quasi tous les établissements de notre académie, ces collèges souffrent d’avoir des classes trop chargées, et donc beaucoup d’élèves en difficulté, difficultés particulièrement accrues depuis maintenant une année. Les enseignants sont eux aussi en souffrance en raison de conditions de travail dégradées et de l’impuissance face aux besoins des élèves.
Que dire de l’année scolaire à venir avec des dotations revues à la baisse et une augmentation du nombre d’élèves par classe ?
La prochaine rentrée se prépare donc dans des conditions dégradées et il ne faut guère se faire d’illusions : la suite sera pire.
L’avenir est à la labellisation et surtout à l’externalisation de la gestion des difficultés scolaires des territoires. L’Education Nationale « se débarrasse » du problème en créant plusieurs labels dont l’objet est de mettre en place des contrats d’objectifs permettant aux établissements concernés de recevoir des financements en fonction des projets.
Les cités éducatives ont vocation à remplacer les établissements REP+. Dans notre académie, trois des quatre établissements concernés ont déjà ce label (Collège Diderot Besançon, collège A. France Bethoncourt associé au collège L. Blazer Montbéliard). Quarante nouvelles cités éducatives seront mises en place cette année, l’objectif étant le fonctionnement de 200 cités éducatives d’ici 2022.
Deux autres expérimentations sont en cours dans six académies :
– les CLA (contrats locaux d’accompagnement), expérimentés dans les académies de Lille, Marseille et Nantes. Dans ces académies tests, les établissements concernés sont les collèges et lycées sortis de l’éducation prioritaire lors de la dernière réforme (2015)... Ces établissements ne doivent pas espérer voir leur dotation augmenter si ce n’est en IMP ou en HSE, mais fléchées pour la mise en place de projets de type devoirs-faits...
– les TER (territoires éducatifs ruraux), expérimentés dans les académies d’Amiens, Nancy-Metz et Normandie). Une fois de plus, l’objectif est de créer des réseaux et de recourir à des financements extérieurs.
Point commun de ces différents labels : leur mise en place créée une gouvernance qui échappe aux établissements, aux instances et la mise en place de la contractualisation risque de se faire sans que les équipes enseignantes aient quoi que ce soit à dire...
Et la mixité sociale ?
La contractualisation des établissements ne changera rien au fait que l’absence de politique de la ville a pour conséquence un manque de mixité sociale pour nombre des établissements concernés. A cela notre ministère semble vouloir généraliser une solution : les secteurs multi-collèges.
Dans notre académie, cela a été mis en place sur le secteur de Planoise pour désengorger le collège Diderot, mais sans aménagement et a eu pour conséquence des difficultés de fonctionnement importantes ces dernières années pour le collège Voltaire. Des propositions ont été vaguement évoquées à la même période pour d’autres établissements, mais sont restées à l’état d’idée. La tentative a été faite pour soulager les effectifs du collège L. Blazer à Montbéliard en l’associant au collège de Voujeaucourt, mais l’intervention d’une élue en campagne électorale a grandement participé à une mise en place plus que minimale du projet sur ce secteur.
Les secteurs multi-collèges ont été expérimentés sur d’autres territoires et en particulier dans la ville de Paris avec des modalités précises, et cela a abouti à un bilan d’expérimentation qualifiant cette solution de prometteuse, car améliorant le climat scolaire, les résultats et permettant de réduire la fuite vers le privé.
Tant mieux pour les établissements concernés, cette solution est-elle adaptable sur tous les territoires ? Sans aménagement et prise en compte des problématiques locales, des doutes sont permis.