Dans sa communication, le rectorat a une façon très particulière de mettre en avant l’arbre qui cache la forêt. Pour la rentrée 2022, les élèves de notre académie seraient « mieux encadrés » que l’an passé. Qu’en est-il exactement ? Examinons les chiffres... du rectorat lui-même :
Dans le premier degré, aucune variation de moyens pour 2207 élèves en moins dans l’académie.
Cela fait une moyenne d’à peine 2,3 élèves en moins par école, pas même 1 de moins par classe... et si la baisse est plus forte dans une zone précise, une ou plusieurs classes sont supprimées. Cela ne correspond en aucun cas aux besoins réels des élèves, car année après année les postes de remplaçants manquent, les besoins pour l’inclusion explosent et les effectifs par classe sont trop importants, les postes de Plus de Maîtres que de Classes sont supprimés, les RASED ne sont toujours pas reconstitués ni déployés partout pour permettre l’aide aux élèves en grandes difficultés.
Actuellement, le non remplacement des professeurs des écoles malades de la Covid est un énorme problème, qui a amené au recrutement de contractuels et des candidats sur listes complémentaires des concours.
En collège, le rectorat affiche la suppression de 3 postes pour 806 élèves en moins ; sur 106 collèges, cela correspond à moins de 8 élèves de moins par établissement, pas même un par classe : les effectifs ne diminueront pas de façon significative ! L’administration prévoit d’emblée des classes à plus de 30 là où, les années passées, elle invoquait des erreurs de prévision démographique. La majorité des élèves se trouvent dans des classes de plus de 25, sans dédoublements ni en langues vivantes, ni en SVT, ni en physique. Des regroupements de niveaux se font dans les disciplines à effectifs faibles : 6e avec 5e, 4e avec 3e, en langues vivantes ou anciennes. L’inclusion d’élèves à besoins particuliers se fait dans des classes déjà surchargées, dans de très mauvaises conditions.
En lycée général et technologique, le rectorat affiche la suppression de 6 postes pour 792 élèves de moins attendus. Sur 28 lycées, cela renvoie à 28 élèves de moins par établissement, environ 1 par classe pour des classes à 30-35 élèves... Mais pour l’instant, le rectorat n’a pas distribué tous les moyens et ce sont 8 postes de moins et l’équivalent de 23 postes en heures supplémentaires qui n’ont pas été distribués. Les petits lycées : lycée du bois de Mouchard, lycée Peugeot de Valentigney, lycée Cournot de Gray, sont particulièrement touchés par cette baisse de moyens (de 3 à 4 postes supprimés à chaque fois). Les enseignements à faibles effectifs sont menacés de fermeture : options (italien, latin, cinéma...) et même spécialités (sciences de l’ingénieur, numérique et sciences de l’informatique, espagnol, italien...). Les dédoublements deviennent impossible, les effectifs s’envolent y compris en cours de langues vivantes.
En lycée professionnel, le rectorat annonce 443 élèves de moins et la suppression de 7,5 postes pour 18 LP, 16 section professionnelle en lycée général et 2 EREA : pas de baisse significative là non plus...
Rappelons qu’avec la crise Covid, les dificultés des élèves sont accrues, et que nombre d’entre eux aurait besoin d’un suivi plus rapproché. Mais ce n’est pas l’augmentation de 0,02% du nombre d’heures par élève dont se vante le rectorat qui permettra aux enseignant.e.s de l’assurer !
Le rectorat a également « oublié » de signaler que les représentants des personnels ont boycotté l’instance chargée d’examiner les moyens de rentrée la semaine passée et qu’aucun n’a voté pour cette préparation de rentrée à la séance de repli du mardi 25 janvier...
Contact : Nathalie FAIVRE, 06 37 93 85 12