Le positionnement du rectorat en termes de gestion des personnels est depuis longtemps problématique : le dogmatisme avec lequel il réagit face aux problèmes qui peuvent surgir dans les établissements l’amène à faire parfois des erreurs d’appréciation considérables.
Le cas du lycée Condé de Besançon, qui défraie la chronique en ce début d’année, est typique. Suite à une audience en juillet où les collègues se sont plaints de souffrance au travail, le rectorat n’a rien entrepris. Face au mouvement de grève engagé dès la rentrée par ces mêmes personnels, le recteur a réagi en allant les voir pour les sermonner, affirmant qu’on ne peut pas salir l’honneur d’un chef d’établissement comme cela, que les organisations syndicales avaient mis de l’huile sur le feu, et qu’il était temps de reprendre le travail. Les suites : une collègue aux urgences de l’hôpital, plusieurs dépôts de plainte pour harcèlement à l’encontre du proviseur et une grève de 15 jours.
L’accélération des événements a amené le rectorat à prendre conscience des problèmes et à agir –enfin ! Le CHSCT a été réuni vendredi 11 septembre. Deux enquêtes administratives ont été diligentées au sein du lycée Condé (les inspecteurs de l’Inspection Générale envoyés par le Ministère arriveront prochainement). Assurance a été apportée aux personnels d’une surveillance étroite « interne et externe » du proviseur durant les enquêtes.
Au final, le recteur a bien été obligé de se rendre compte que si le problème avait été traité correctement, la situation n’aurait pas dégénéré à ce point. Il s’engage à tirer une leçon de valeur générale de ce conflit pour une « approche commune et plus approfondie » des traitements des alertes des souffrances au travail.
Le SNES continuera à œuvrer pour que le rectorat prenne en compte les dysfonctionnements qui lui sont signalés. Face aux problèmes de souffrance au travail, la solution ne peut être que collective.