Elèves plus que jamais éparpillés, limitation du brassage impossible, calendrier d’épreuves du baccalauréat intenable. Les effets délétères de la réforme du lycée et du Baccalauréat aggravent la situation sanitaire !
La situation sanitaire dégradée et l’annonce du reconfinement se sont accompagnés d’un nouveau protocole sanitaire impossible à mettre en oeuvre dans les lycées : effectifs élevés, éparpillement des élèves dans une multitude de groupes différents ne permettent pas de limiter le brassage et la circulation du virus. Les effets délétères de la réforme du lycée aggravent la situation sanitaire ! Dans son message du 5 novembre, le ministre a certes enfin ouvert la porte à la mise en oeuvre de demi-groupes avec une alternance présentiel / distanciel pour les élèves. Mais une fois de plus cette mesure s’organise dans la précipitation et l’impréparation. Pédagogiquement elle n’est satisfaisante ni pour les élèves, ni pour les enseignants. Elle engendrera forcément un surcroît de travail. La décision de son application est renvoyée au local. C’est inacceptable et revient à faire éclater toute égalité nationale dans les conditions d’apprentissage. Le SNES-FSU a donc interpellé le recteur par courrier pour permettre le plus rapidement possible, dans tous les lycées [et dans tous les collèges], le passage à un enseignement à distance d’une partie des élèves, seule mesure susceptible de faciliter l’application du protocole sanitaire.
Dès la rentrée 2020, le SNES-FSU a alerté sur la nécessité de traiter rapidement les questions liées à la session 2021 du baccalauréat. La succession des épreuves communes et terminales entre février et juin est par nature intenable et met élèves et enseignants sous pression. Dès la rentrée nous avons constaté les difficultés des élèves et le creusement des inégalités engendrés par le confinement du printemps. Il n’était donc pas envisageable de faire comme si de rien n’était et de maintenir les épreuves dans le format initialement prévu. Arguant de la nécessité de revoir le calendrier, le ministre en profite pour imposer le contrôle continu à la place des épreuves communes. Pourtant la chaotique session du bac 2020 a démontré combien c’était particulièrement problématique et inégalitaire.
Dans le contexte actuel, la pression autour des notes sera démultipliée pour les élèves et les familles. Par ailleurs, le maintien des épreuves terminales de spécialités en mars avec des programmes déjà irréalisables est une aberration : le choix entre deux sujets ne rendra en rien le travail des enseignants avec les élèves et l’avancée dans les programmes plus faciles. La nécessité de rentrer les notes de ces épreuves dans Parcoursup, rendent les délais de corrections intenables, alors que nous devrons assurer nos cours par ailleurs ! Le report des épreuves de mars à juin accompagné d’un réel allègement des programmes et d’une réflexion sur les finalités des épreuves permettrait d’aborder plus sereinement cette nouvelle période d’enseignement hybride qui s’annonce difficile.