Ministère et rectorat répètent mécaniquement qu’il y aura « un prof devant chaque classe », mais nous sommes loin du compte.
Les premières remontées du terrain nous indiquent de nombreux cas de disciplines sans enseignant.e. Dans notre académie :
- lycée Pasteur à Besançon, 18 h en histoire-géo et 9 h en allemand
- lycée Jules Haag à Besançon : 13 h en anglais, 27 h en S2I
- lycée Pergaud à Besançon : 18 h en anglais, 18 h en économie-droit, 4h en lettres, 6 h en histoire
- collège de Bethoncourt : 18 h en français
- collège de Mouthe : 18 h en français, 10,5 h en allemand
- collège de Frasnes : 9 h en allemand
- lycée A. Peugeot de Valentigney : 36 h en sciences physiques, 18 h en documentation
- lycée Jean-Michel de Lons : 9 h en économie-droit, 18 h en histoire-géo
- collège de Champagnole : 11h en arts plastiques
- lycée de Mouchard : 12 h en maths
- lycée de Morez : 18 h en anglais, 18 h en français
- lycée de Saint-Amour : 9 h en français
- collège de Tavaux : 18 h en technologie
- collège de Clairvaux les Lacs : 18 h de français
- collège de Saint Claude : 18 h d’allemand et 18 h d’enseignement musical
- collège de Vauvillers : 18 h en espagnol, 8 h en français
- lycée Cournot de Gray : 9 h en français, 3 h en allemand
- lycée des Haberges : 15 h en histoire-géo
- lycée Follereau de Belfort : 9 h en sciences économiques et sociales
- collège Rimbaud de Belfort : 18 h en français
- collège de Morvillars : 18 h en éducation physique et sportive
- lycée Condorcet de Belfort : 9 h en SES et trois groupes de spécialité à plus de 35 dans la discipline...
- etc, etc
Comment peut-il en être autrement, sachant que plus de 4000 postes sont restés vacants après concours ? Le ministère répartit la pénurie sur toute la France, donc notre académie représentant 1% du total, 40 postes au moins sont restés non pourvus, en plus des difficultés usuelles des années précédentes (une trentaine de postes non pourvus en technologie, des diffcultés notoires à trouver des enseignants en SII, mathématiques, anglais, lettres...).
Le rectorat a organisé deux journées de formation pour la centaine de contractuel.le.s qui ont moins d’un an d’expérience professionnelle. Ces personnes viennent s’ajouter aux quelques 560 contractuel.le.s recruté.e.s précédemment, ce qui montre l’ampleur des besoins.
Ces deux journées sont bien sûr bonnes à prendre, mais comment imaginer un instant que cela peut suffire et que les personnes ainsi catapultées devant les classes seront en capacité de faire progresser les élèves efficacement dès la rentrée ?
Ce sont eux qui en fin de compte paient les pots cassés d’une politique de baisse des moyens alloués à l’éducation nationale : non seulement ils peuvent avoir face à eux des enseignants non formés, mais en plus le nombre d’heures d’enseignement au cours de leur scolarité a diminué et les effectifs par classe ont augmenté.
Le président Macron a affirmé que l’École ne contribue pas à « redresser la France » au niveau économique... il sait très bien que l’éducation est un facteur de développement et qu’en baisser la qualité a un impact sur l’activité économique d’un pays. Son objectif serait-il donc simplement de déréguler et de privatiser au maximum un service volontairement dégradé ?
Le SNES, avec la FSU, continuera à défendre un service public d’éducation de qualité pour tous et appelle les parents d’élèves à le rejoindre.
Contact : Nathalie FAIVRE, 06 37 93 85 12