Nous avons été à nouveau conviées à la 2e réunion de la CA/Retraités du SNES-FSU. 3 demi-journées en même temps denses et conviviales. Voici quelques éléments d’actualité permettant d’anticiper sur les actions de janvier 2023 et après.
1- Les retraites.
Considérant qu’il a été élu, Emmanuel Macron a acté le recul de l’âge de la retraite. Pour les organisations syndicales le souci est de faire tenir le plus longtemps possible l’unité syndicale avec la CFDT et l’UNSA contre ce projet. Le groupe des 9 doit également rencontrer les organisations de lycéens. Pour faire l’unité la plus large, des discussions ont lieu aussi avec le collectif« nos retraites » constitué par de jeunes hauts fonctionnaires et rassemblant notamment l’UNEF, les Economistes Atterrés et ATTAC.
Le gouvernement fait tout pour être maître du calendrier. Des annonces ministérielles auront lieu au tout début de 2023 et le groupe des 9 décidera d’une ou 2 actions en janvier ; la FSU devra les articuler avec une action spécifique Éducation sur les salaires et les pensions. En effet nous avons convenu de rappeler, en période d’inflation record , la nécessité de revaloriser vraiment les salaires des actifs et les pensions de retraite qui ont perdu, depuis 2014, 7,2 % de leur pouvoir d’achat.
Le gouvernement brandissant le déficit des retraites, Mickael Zemmour, professeur d’Économie à la Sorbonne et à Sciences Po. a écrit « 5 pistes pour combler le déficit sans se fatiguer »-. Les technocrates de Bercy font les mêmes calculs mais ne les publient pas pour ne pas fâcher leur hiérarchie.
2- le délitement du système de santé.
Georges Bouchard qui siège à l’ARS des Hauts de France en décrit les grandes lignes : ce système de santé qui était jusque là donné en exemple est cependant marqué par le curatif ; la prévention a été négligée. Il y a une obsession de la maîtrise des dépenses. Dès 65 ans, selon le langage managérial en vigueur, « on entre dans la mortalité non évitable ». Au Ministère, il y a un service de l’offre de soins et non des besoins en santé. Dès 2018, Macron disait qu’il n’y a pas de problème de moyens mais d’organisation. Le numérique en santé va sauver le monde ( téléconsultation...). La covid a emballé tous les problèmes : crise des urgences, revendications des personnels, Ephad, services à domicile en faillite, déserts médicaux.
Le ministère de la santé a éclaté en 2 ministères actant la coupure entre le médical et le médico-social. Et dans ce nouveau système, des découpages en territoires sont crées et on se demande quelle sera la place des départements.
Il est nécessaire pour nous de populariser le 100% sécu pour les soins prescrits ; de nombreux spécialistes défendent maintenant cette solution, y compris le collectif « dans 5 ans il sera trop tard pour sauver notre système de santé ». la FSU organise en janvier un stage sur ce thème.
Nous avons également abordé d’autres points urgents à traiter :
– les attaques contre la fonction publique et les services publics : rappelons que le 13 mai 2023 à Lure a lieu la grande manifestation nationale animée par les différents collectifs de défense des services publics,
– la lutte pour un service public de la perte d’autonomie,
– la clarification de notre position vis à vis de la dérive de la MGEN vers le concurrentiel
– le besoin de faire vivre la FGR en conservant la diversité de ses composantes ; son congrès a lieu en avril 2023,
– La réflexion sur la syndicalisation au SNES : mettre en place dans chaque académie ( certaines l’ont déjà fait ) une commission actifs- retraités, avec l’objectif de monter des stages « départ à la retraite », travailler sur les fins de carrière et la pénibilité ; ne pas oublier que nous sommes un syndicat de métiers mais aussi de transformation sociale, donc nous devons nous emparer des questions de société.
Liliane Benoit-Guyod, Françoise Marpaux