Tout employeur est responsable de la santé physique et mentale de ses employés. Mais l’État en général et le ministère de l’éducation nationale en particulier se défaussent de plus en plus de cette responsabilité
Tout employeur est responsable de la santé physique et mentale de l’employé. Mais l’État en général et le ministère de l’éducation nationale en particulier se défaussent de plus en plus de cette responsabilité. Depuis des lustres, le ministère ne respectait pas la réglementation en termes de médecine du travail ; depuis plus d’un an, il met la santé des personnels et des familles en danger par sa mauvaise gestion de la crise Covid. Pendant de longs mois, la communication du ministère, axée sur la supposée « exception française », a sans cesse focalisé sur l’importance pédagogique et sociale de l’ouverture des établissements scolaires tout en niant la transmission du virus dans ce milieu et en minorant les chiffres. Il a trouvé l’assentiment d’une grande partie des médias et de l’opinion publique, pour lesquels le facteur économique d’une ouverture « coûte que coûte » a primé sur tout le reste.
Constat d’échec
Avec l’émergence des variants du virus et l’augmentation des cas, les actions se sont multipliées durant les semaines précédant les vacances de Pâques (notamment en Île de France) : débrayages, grèves, usage massif du droit de retrait, courriers aux élus/aux préfets, discussions en conseil pédagogique et CA pour imposer des demi-classes, etc. Ces batailles n’ont pas été vaines : le ministère a dû imposer la fermeture des établissements scolaires pour 3 ou 4 semaines. C’est de facto un aveu d’échec.
Ce qui change à la rentrée
Le ministère a cédé également sur d’autre points : à partir de la semaine prochaine,
- fermeture d’une classe dès le premier cas de Covid,
- demi-classes en lycée,
- annonce de tests massifs.
Vous trouverez ici tous les détails concernant la reprise. Le SNES avec la FSU continue à faire pression : la pétition pour que les personnels enseignants soient vaccinés en priorité est en ligne ici, les résultats du sondage montrant que l’opinion publique est de notre côté sont ici.
Au niveau académique, le SNES a soutenu les collègues durant cette période : interventions directes pour des cas particuliers, interpellation systématique du recteur sur le sujet, lettres aux préfets, nombreux communiqués de presse... N’hésitez pas à prendre contact si problème.
Beaucoup reste encore à faire : installation de détecteurs de Co2, politique de tests cohérente, vaccination des personnels... Au delà, il sera nécessaire d’envisager une adaptation des examens et des programmes à la situation sanitaire, l’arrêt des suppressions de postes, la reconnaissance de tout le personnel pour son engagement pendant cette crise.
Tout cela ne peut se faire que par des actions communes. Face au mépris et à la maltraitance institutionnelle, il n’y a qu’une seule façon d’agir : sortir du« chacun pour soi » et s’engager dans une mobilisation forte, durable et solidaire, malgré le contexte actuel difficile.