25 octobre 2024

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Visite de la ministre de l’Éducation Nationale à Besançon : C’est plus simple pendant les vacances !

Visite de la ministre de l'Éducation Nationale à Besançon : C'est (…)

La ministre de l’Éducation Nationale a souhaité, lors d’une visite éclair durant les vacances scolaires, examiner de plus près le dispositif des « vacances apprenantes » mis en place dans l’académie de Besançon. C’est beaucoup plus simple de ne s’intéresser qu’aux vacances, cela évite de se pencher sur ce qui se passe en classe durant l’année scolaire...

Les « vacances apprenantes », ce sont des cours dispensés aux élèves en difficultés durant les vacances ; c’est donc le constat d’échec d’un système scolaire qui ne parvient plus à faire progresser les élèves dans la classe et multiplie les dispositifs hors la classe, dont les études montrent pourtant qu’ils sont inefficaces.

La délégation d’enseignantes FSU et CGT reçue à la préfecture par une attachée de la ministre l’a redit : pour permettre à tous les élèves de réussir, il faut augmenter le taux d’encadrement, qui est en France l’un des plus faibles de l’OCDE. Or, le gouvernement a décidé la suppression de 4000 postes pour l’année scolaire qui vient ! L’argument budgétaire ne tient pas aux yeux de nos organisations syndicales : la suppression du SNU (service national universel), la fin de l’expérimentation de l’uniforme à l’école permettraient notamment de dégager des moyens. Une autre source d’économies serait de cesser d’accorder plus de moyens aux établissements privés qu’aux établissements publics. Notre académie est particulièrement concernée, car elle est la deuxième la plus généreuse de France pour l’enseignement privé.

La ministre a promis de « garder le cap », mais « en réduisant la voilure ». Filer la métaphore maritime ne doit pas faire perdre de vue ce que cela signifie concrètement pour nos élèves : toujours plus d’absences de profs non remplacées, des profs non formé.es en face d’eux, pas d’infirmière ni d’assistante sociale, pas de médecin scolaire, des classes surchargées, des profs débordées, et donc un fort sentiment de mal-être.

Ce mal-être des élèves est partagé par les enseignantes. La crise de recrutement actuelle en est une preuve. Pour la surmonter, améliorer les salaires, mais aussi les conditions de travail est indispensable. Cela passe par un meilleur traitement des situations de harcèlement au travail, dont certaines pourrissent depuis des années sans que le rectorat ne prenne aucune mesure. Cela passe par la mise en place d’une médecine du travail efficace : un à deux médecins pour 20 000 agent.es actuellement, c’est dérisoire ! Quelle considération l’institution de l’Education nationale accorde-t-elle à la santé de ses agent.es ?
Cela implique aussi que le ministère cesse d’empiler des réformes sans jamais consulter les personnels et sans même prendre le temps nécessaire pour en évaluer les effets. Le « choc des savoirs », avec la multiplication des évaluations nationales à l’école et l’instauration de « groupes de besoin » en 6e et 5e, a désorganisé le collège, mais quel est le sens d’une mesure qui ne sera pas appliquée en 4e et 3e faute de moyens ? La réforme du lycée, avec l’explosion des classes et l’introduction du contrôle continu en remplacement des épreuves de bac terminales, a largement contribué au mal-être des élèves et des personnels. L’enseignement professionnel quant à lui est menacé d’extinction pure et simple, alors qu’il accueille des élèves très divers (en situation de handicap, allophones, en difficulté scolaire, issus de milieux sociaux défavorisés) et permet leur intégration professionnelle et sociale. La valeur des diplômes professionnels a été sévèrement affectée par les baisses successives du nombre d’heures dispensées aux élèves, par l’instauration du contrôle continu en cours de formation, par la mise en concurrence avec l’apprentissage et par l’éviction des Organisations syndicales des Commissions Professionnelles Consultatives.

Il est plus que temps de changer de cap et de hisser les voiles…

Contacts :
SNES-FSU : Nathalie Faivre (06 37 93 85 12)
FSU-SNUIPP : Amélie Lapprand ( 06 19 30 13 82)
CGT Educ’action : Olivier Coulon (06 28 07 96 28)