Y a-t-il un pilote dans l'avion ?

À l’initiative du SNES-FSU, les organisations syndicales représentées au CTA ont demandé la tenue d’une séance extraordinaire consacrée à la crise sanitaire. Le moins que l’on puisse dire est que l ’insuffisance des réponses données a laissé un goût de déjà-vu...

Note d’ambiance  : Le recteur, arrivé avec 15 mn de retard, est parti au bout de 45 mn - sans omettre de pianoter sur son portable entre-temps et de faire quelques pauses café. La secrétaire générale prend le relais durant une heure puis coupe court à la réunion (rien de plus facile en visioconférence...), alors même que toutes les questions n’avaient pu être abordées.

La première salve de questions a porté sur les examens et leurs modalités.
L’existence d’un protocole sanitaire transmis le jour même par la DEGESCO n’était pas encore connu de tous le jour du CTA (par ex convocation des candidats 3 par 3 aux oraux)...
Le rectorat ne préconisera pas de date de fin des cours propre à permettre un « autoconfinement » des candidats avant les examens. Si un cas positif est détecté dans une classe, seuls les cas contacts à risque seront empêchés de passer l’examen.
L’équité de traitement entre candidats sera assurée par les aménagements prévus par le ministère ; la seule mesure concrète prise sera la venue d’un IG, chargé de chapeauter les travaux de la commission d’harmonisation. Sinon, les examinateurs seront chargé de traiter avec bienveillance les situations particulières (selon quelle méthode, comment seront-ls mis au courant ? Pas de réponse là-dessus).
La session de rattrapage du BTS sera constituée de deux oraux, l’un dans une discipline de spécialité et l’autre dans une discipline générale ; les résultats seront publiés avant le 10 juillet.

La campagne d’autotests a été également abordée.Tous les tests ne sont pas arrivés et ils ne sont prévus que pour les élèves et les profs, pas pour les autres personels ! Les élèves ne se précipitent pas dessus, 15% seulement ont été utilisés. Pour autant, le rectorat refuse de donner aux AED des tests non retirés par les élèves , pour des raisons de conditionnement par paquets de 25.
Si trop peu de volontaires participent à ces campagnes, elles perdent de leur efficacité et c’est de l’argent public gâché ; le SNES a suggéré de revoir la politique qui entoure ces campagnes. Selon la secrétaire générale, ce n’est pas un échec, sans ça on aurait dû fermer les étab scolaires. Le rectorat ne considère pas le nombre d’élèves testés mais le taux d’utilisation des tests livrés - c’est meilleur pour leurs statistiques, pas forcément pour interrompre les chaînes de contamination...

La question de l’application (ou pas) des préconisations ministérielles a fait l’objet d’une vive discussion.
La demie-jauge : Le système majoritairement adopté dans l’académie de 2/3-1/3 n’a pas permis de faire baisser la jauge à l’intérieur des classes mais seulement à l’intérieur des lycées ; seuls trois établissements sont restés à un système hybride qui garantit une jauge à 50%, tous les autres sont au-delà. Le recteur s’est plaint d’un« tir de barrage » et de « résistances » de ces 3 établissements pour rester à 50%, tout en affirmant appliquer les directives ministérielles...
Nous ne saurons pas si l’organisation de réunions en présentiel durant le confinement, rassemblant plusieurs dizaines de personnes, s’est faite avec l’aval du rectorat ou non : la secrétaire générale a refusé de répondre à cette question !
Le SNES-FSU a signalé les tensions accrues dans les établissements du fait de la crise sanitaire et les conflits du fait de divergences sur la marche à suivre entre personnels et équipes de direction. Les procédures n’ont pas été respectées, les CA pas convoqués en janvier-février, le protocole sanitaire imparfaitement appliqué. Le rectorat prétend avoir analysé tout cela, mais garde ses conclusions confidentielles...

Sur le remplacement des personnels malades, le rectorat affirme être satisfait d’un taux de 80 % de remplacements ; seules quelques situations seraient « enkystées ». Et il a bien dû avouer que pour les AESH, c’est impossible faute de vivier.

La grande difficulté scolaire  serait une préoccupation du rectorat, qui envisage pour y remédier... les vacances apprenantes !

Et, notez bien, à la rentrée prochaine la situation sera différente, ce qui justifie le fait de ne rien anticiper, une fois de plus. Le chaos que nous vivons depuis un an n’est donc pas le fruit d’une incompétence, mais bien d’une volonté gouvernementale