12 avril 2025

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Classement des lycées : confirmation des inégalités

Classement des lycées : confirmation des inégalités

Le classement des lycées publié par la presse sur la base des données ministérielles suscite chaque année un certain intérêt, mais pose problème à plus d’un titre.

Quel classement ?
Ce classement prend en compte 4 éléments :

  • le taux d’accès depuis la 2de : part des élèves allant de la classe de seconde au bac en restant dans le lycée (ce qui désavantage les lycées n’offrant pas toutes les filières)
  • le taux de réussite : part des candidats ayant obtenu le baccalauréat général en 2024 (ce qui désavantage les petits lycées et ceux où il n’y a qu’une classe dans certaines filières : un seul élève qui échoue et c’est 3% de taux d’échec en plus...)
  • le taux de mentions : part des candidats ayant décroché une mention en 2024
  • la somme des valeurs ajoutées pour les indicateurs précédents, à savoir leur écart avec la valeur attendue au vu du profil des élèves (résultats au brevet, origine sociale, âge, sexe)

Or, le ministère n’a jamais détaillé comment il calcule cette « valeur ajoutée » ni la « valeur attendue ». Il s’agit là d’un indicateur qui sert au pilotage des établissements dans un contexte néo-managérial, dont le but est d’obtenir des établissements qu’ils fassent « mieux »...

Dans quel but ?
Au-delà de la pertinence des indicateurs, on peut s’interroger sur la pertinence d’un classement tout court. Cela encourage les familles dans des stratégies de recherche des « bons » établissements et d’évitement des « mauvais ». Tout comme le choix des spécialités pour optimiser ses chances sur Parcoursup, le classement des lycées sera surtout utile aux familles les plus au fait du fonctionnement du système scolaire et universitaire.

Dans un système scolaire où les résultats sont fortement corrélés à l’origine sociale, la carte des « bons » établissements correspond à celle des IPS... quelle surprise ! Les établissements privés occupent donc logiquement la tête du classement, puisqu’ils ne sont pas soumis aux mêmes règles que les établissements publics : ils ont la possibilité de trier leurs élèves.
De plus, les lycées privés ont des DGH par élève supérieures à celles des lycés publics de l’académie. Le rectorat invoque la petite taille des lycées privés pour justifier un écart scandaleux : en masse salariale, un élève du public coûte 2550 € par an en heures de cours et un élève du privé 3575€ !

L’Éducation Nationale n’a pas besoin de classements mais d’une politique qui cesse de favoriser la ségrégation sociale !