Chaque rentrée provoque désormais l’étonnement devant la pauvreté des acquis d’un certain nombre d’élèves, et devant le fossé croissant entre ceux-ci et la tête de classe. Ce sont bien eux qui prennent de plein fouet la lente dégradation du système éducatif, constatée une fois de plus à cette rentrée :
– Le rectorat a retiré une partie des moyens promis aux établissements courant juin. Il a exercé des pressions énormes pour supprimer des classes ou des divisions, et pour éviter d’en créer. Les effectifs n’ont jamais été aussi élevés, en particulier dans les lycées où les classes de seconde sont toutes à 35, les séries technologiques notamment STMG sont particulièrement concernées. Des élèves redoublants de terminale ont eu bien du mal à trouver une affectation, pas toujours dans leur lycée d’origine (chaises musicales sur Besançon), ou dans des conditions posant question lorsqu’il y a plus d’élèves que de places en atelier ! (filière professionnel du lycée PE Victor de Champagnole). En collège, les classes à 28 sont la norme désormais. Les inspections d’académie refusent toujours de laisser des places libres dans les classes pour intégrer les élèves d’UPE2A en cours d’année, d’où des effectifs à 30 et plus dans certains collèges.
– Les postes partagés se sont répandus comme une épidémie, chaque établissement en compte désormais au moins 5, y compris les lycées qui avaient été épargnés jusqu’ici.
– Les emplois du temps sont catastrophiques dans certains lycées (Follereau, Pasteur, A.Peugeot...), où les contraintes d’options et de salles se surajoutent à celles des emplois du temps des collègues sur plusieurs établissements. Le manque d’expertise de certains personnels de direction fait le reste. Résultat : au lycée Marmier de Pontarlier, pas d’emplois du temps le jour de la prérentrée !
– Des enseignements ne sont toujours pas assurés à l’heure qu’il est, bien que de nombreux contractuels aient été recrutés dans les disciplines où la crise des vocations se fait le plus sentir : maths, français, langues vivantes. Même dans des disciplines traditionnellement excédentaires, on manque désormais de personnels (techno, SII). Ce sont surtout les petits collèges aux confins de l’académie qui peinent à couvrir leurs besoins.
– En collège, les annonces du ministre sur le rétablissement des bilangues et des langues anciennes sont restées lettre morte faute de moyens et de temps. L’annonce du dispositif « devoirs faits » restera également lettre morte, faute de moyens : le ministère envisage de recruter des volontaires en service civique pour assurer l’intégralité du dispositif. Encore faudrait-il trouver des candidats possédant les compétences requises...
La suppression des emplois aidés au coeur de l’été a remis en cause le bon fonctionnement de certains établissements, où ces personnels occupaient des fonctions très variées qui sans eux ne sont plus prises en charge (collège Voltaire). Le premier degré est plus fortement concerné, mais les conséquences toucheront à terme également les élèves du second degré, notamment du fait que les associations oeuvrant dans le périscolaire (aide aux devoirs, par exemple) perdent ainsi un nombre considérable d’intervenants.
Un préavis de grève pour le lundi 16 octobre a été déposé par le SNES au collège de Sochaux pour protester contre la suppression de deux contrats aidés.