
Tous les ingrédients étaient réunis pour que cette « réunion d’échanges relative aux modalités de financement des établissements publics et privés » se déroule dans un climat de tensions et d’agacements.
Tout...à commencer par les propos liminaires de M. Monny, secrétaire général adjoint du rectorat, qui avaient tout pour crisper : partisan de « l’équité de traitement », il appelait à « dépasser les représentations des deux systèmes » en insistant sur la « complémentarité de deux secteurs qui ne se font pas concurrence ». Des propos auxquels la FSU et même l’UNSA ont vivement réagi en rappelant comment le secteur privé faisait sa publicité sur la non application de la réforme Blanquer à grand renfort d’affiches publicitaires dans le secteur dolois.
Ensuite, la présence, décidée par le rectorat, des représentants des personnels du privé a évidemment eu tendance à détourner le débat et à tendre les échanges. Concernant la taille des établissements, l’effectif moyen des collèges privés est de 285 contre 424 dans le public. Face aux chiffres éloquents d’établissements privés à très faibles effectifs et au H/E très élevé comme à Salins (109 élèves), à Arbois (61 !) et à Poligny (80), les représentants du privé ont argué du « maillage du territoire »...pour des communes qui comptent chacune un collège public.
Une mauvaise foi reprise et totalement partagée par le rectorat à propos de l’origine sociale des familles d’élèves accueillis dans le privé. Là encore, les indicateurs présentés par le rectorat sont clairs : dans notre académie, l’indice de positionnement social moyen est de 100,6 dans le public contre 111,3 dans le privé. Malgré l’évidence, le rectorat s’est acharné à mettre en avant les quelques établissements (à Besançon et à Maîche) qui contredisent cette statistique. D’ailleurs, à entendre l’adjointe à la directrice interdiocésaine, les établissements privés ne feraient jamais, Ô grand jamais, le moindre tri social à l’entrée comme à la sortie !
La question de la carte des formations a aussi été évoquée. Si le rectorat admet « s’interroger sur la régulation de l’offre », sa position est claire : l’offre du privé doit être complémentaire de celle du public. Et ce, même si cela peut contraindre des familles à inscrire leur enfant dans le privé pour cause d’absence de section équivalente, à distance raisonnable, dans le public. Une entorse au mantra plusieurs fois répété par M. Monny selon lequel l’inscription dans le privé « relève de la liberté fondamentale et de conscience des familles ».
Malgré l’ambiance tendue, la FSU a demandé que le privé soit davantage contrôlé dans les domaines des enseignements, des finances (Etat et collectivités). La FSU a également demandé de la transparence sur les dotations et les effectifs par établissement privé, bien au delà des quelques indicateurs égrainés durant la réunion.