Lors du dernier Comité Social Académique (CSA) du 4 novembre, le SNES-FSU a obtenu des avancées concrètes sur deux fronts majeurs : la grille indiciaire des AED en CDI et la reconnaissance de la crise du climat scolaire. Ces résultats, fruit d’une mobilisation persistante, montrent que la pression syndicale porte ses fruits. Pourtant, les engagements obtenus restent fragiles et nécessitent une vigilance accrue pour garantir leur application effective.
AED en CDI : des avancées arrachées, mais un dispositif toujours insuffisant
Un CDI qui ne rime pas encore avec reconnaissance :
Depuis 2022, les Assistants d’Éducation (AED) peuvent enfin accéder à un CDI après six années de précarité en CDD. Cependant, la grille indiciaire proposée lors du CSA était inacceptable pour le SNES-FSU :
– Trois années d’attente entre chaque échelon, sans perspective d’évolution réelle
– Un système d’évaluation flou, sans garantie de transparence.
– Absence de prise en compte de l’ancienneté acquise en CDD, comme si ces années de précarité n’avaient pas existé !
Le SNES-FSU impose ses revendications
Face à ce déni de reconnaissance, le SNES-FSU a porté une contre-proposition claire :
Réduction de la durée des deux premiers échelons :
→ 1 an pour le premier échelon (au lieu de 3)
→ 2 ans pour le second (au lieu de 3)
Cette accélération permettra aux AED d’accéder plus vite à un niveau de rémunération décent.
Reconnaissance du problème de rétroactivité :
Le SNES-FSU a mis en évidence que les AED déjà en CDI risquaient d’être pénalisés s’ils restaient bloqués sur l’ancienne grille. L’administration a dû admettre la nécessité de clarifier ce point.
Engagement à préciser les critères d’évaluation :
La FSU-SNES a obtenu que l’académie retravaille les critères imposés par la circulaire nationale, afin de limiter les dérives arbitraires.
Si le report du vote de la grille indiciaire au CSA de décembre est une victoire stratégique qui empêche l’adoption précipitée d’un texte insuffisant et ouvre la voie à l’intégration de nos propositions, des zones d’ombres persistent.
– Le lien entre évaluation et progression salariale est maintenu : un mécanisme punitif qui menace les parcours professionnels.
– 30 ans pour atteindre le dernier échelon : une durée inacceptable qui nie toute perspective de carrière.
Climat scolaire : nos alertes enfin entendues
Un changement de posture notable de l’administration :
Depuis des mois, le SNES-FSU alerte sur la dégradation du climat dans les établissements : hausse des violences entre élèves, tensions croissantes avec les familles parfdois agressives envers les personnels, mal-être grandissant des jeunes souvent livrés à eux-mêmes, usage problématique et incontrôlé des téléphones avec des contenus parfois inappropriés, mais sans possibilité de sanction faute de preuves.
Jusqu’ici, nos constats avaient été souvent minimisés. Mais lors de ce CSA, l’administration a validé nos analyses. La rectrice a reconnu la gravité de la situation :
« Votre analyse corrobore ce que nous observons. Les règles deviennent floues, les parents remettent en cause l’autorité, et les réseaux sociaux aggravent la situation. Nous sommes préoccupés et ouverts à une réflexion collective. »
Une reconnaissance, mais sans engagement concret
Si cette prise de conscience est une avancée, aucun calendrier pour le moment n’a été proposé pour aborder ces questions. Le SNES-FSU continue d’exiger :
– Un plan d’action concret
– Des mesures immédiates : interdiction stricte des portables en classe avec un règlement applicable, un soutien renforcé aux équipes confrontées aux violences, la formation des personnels à la gestion des crises, des moyens humains supplémentaires pour encadrer les élèves.
Pour le SNES-FSU, la reconnaissance du problème est une première étape, mais l’urgence est à l’action. Il faut des échéances claires pour la mise en œuvre de cette réflexion collective.
Les avancées obtenues sur la grille des AED et la prise en compte de nos alertes sur le climat scolaire confirment l’efficacité du travail syndical mené au quotidien par le SNES-FSU.
