Audience à l'INSPE

Au vu du malaise palpable qui règne à l’INSPE tant parmi les stagiaires que les étudiant.e.s de master, le SNES a sollicité des témoignages sur les conditions concrètes d’études et de travail dans lesquelles ils et elles évoluent pour remonter tous les problèmes à la direction lors d’une audience.
Le directeur ainsi que le responsable de la scolarité ont reçu notre délégation de façon très aimable, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons eu des difficultés à nous faire entendre...

SNES : Nous assistons à une baisse des effectifs et des démissions dans des proportions jamais vues : le mal-être est palpable partout à l’INSPE.
Réponse : Ils ne sont pas au courant (!)

SNES :Les stagiaires sont surchargés de travail.
Réponse : Peut-être, mais c’est une formation exigeante. On a quand même prévu de demander le mémoire pour février pour laisser le temps pour préparer le concours.

SNES : Les stagiaires SOPA (en pratique accompagnée) n’ont pas encore reçu leur indemnisation.
Réponse : C’est le rectorat, nous on fait aussi vite que possible.
(Entre-temps les stagiaires ont été finalement payés, le SNES est intervenu plusieurs fois à ce sujet.)

SNES : La désorganisation et les changements d’emploi du temps de dernière minute mettent les stagiaires et les étudiant.e.s en difficultés, surtout si éloignement géographique et/ou charge de famille. 
Réponse : Ils sont désolés, c’est la première année qu’ils installent la formation, qui est complexe ; ils font appel à des enseignants-chercheurs à l’EDT mouvant, qui ont des classes parallèles à la fac. Ils vont leur faire un rappel.

SNES : Pouvez-vous appeler à plus d’indulgence pour absences si changement de dernière minute ?
Réponse : oui d’accord

SNES : L’étude de situation professionnelle, avec l’obligation de filmer la classe, n’est faisable ni techniquement car cela demande du matériel performant, ni juridiquement car il faut que tous les parents donnent leur accord préalable. Il faut rendre la vidéo facultative.
Réponse : juridiquement, c’est vrai que si les parents refusent d’accorder le droit de filmer leurs enfants, ce ne sera pas possible. Seule une vidéo où l’enseignant.e se filme, à but d’analyse de pratique, ne pose aucun problème.

SNES : La préparation du projet tuteuré en groupes constitués de personnes de disciplines différentes et affectées à des endroits différents est difficile du fait de l’absence de créneaux communs.
Réponse : l’an prochain des créneaux de préparation communs à tout le monde seront prévus dans l’emploi du temps

SNES : Les cours sont souvent jugés par les stagiaires comme trop théoriques et pas assez pratiques, peu adaptés aux besoins immédiats ; certains sont placés bien trop tard dans l’année ; ils ne sont pas adaptés aux parcours différents, malgré les promesses.
Réponse : Pour les loupés dans le calendrier, c’est regrettable et l’an prochain ils seront évités. Pour l’adaptation aux parcours différents, si l’employeur décide qu’on peut mettre dans la formation des personnes très différentes, il n’y a rien à faire : on ne peut pas faire en permanence de l’individuel, on n’a pas le budget. Pour les contenus : les stagiaires veulent du clés en mains, l’INSPE veut leur donner des bagages pour le futur...

SNES : Les stagiaires ont le sentiment d’être infantilisés en permanence et parfois maltraités.
Réponse : Oui mais certain.e.s sèchent les cours et il faut faire des rappels à l’ordre...

SNES : S’il doit y avoir rappel à l’ordre, il faut cesser de le faire en public à toute une classe si seules quelques personnes sont visées, mais prendre ces personnes à part.
Réponse : oui on le dira aux formateurs...

On le voit bien, la tendance a été à reporter à l’an prochain d’éventuelles améliorations du sort des stagiaires...En revanche, pour tous les dysfonctionnements qui renvoient au rectorat et non à l’INSPE, il a été moins difficile de discuter : promesse a été faite par la direction de demander au rectorat de rappeler aux personnels de direction qu’il ne faut pas empiéter sur les créneaux INSPE, même pour des conseils de classe ou des réunions parents-profs, qu’il n’est pas légal de faire rattraper les stagiaires qui doivent s’absenter de leur établissement pour se rendre à une formation, et qu’il ne faut pas leur donner des heures supplémentaires ou la charge de prof principal.