Le SNES a interpellé le rectorat à de nombreuses reprises cette année au sujet des langues vivantes, notamment en ce qui concerne l’application de la réforme du collège et ses conséquences désastreuses en termes de choix des LV par les élèves, de constitution de classes, d’horaires, de conditions de travail.
Le rectorat s’est attaché à rester le plus longtemps possible dans le flou. Suite à un courrier et une audience, la situation est enfin clarifiée, mais pas dans le bon sens !
Outre que de nombreuses bilangues ont été supprimées, celles qui restent sont « de continuité », c’est-à-dire qu’un élève doit impérativement avoir débuté l’apprentissage d’une autre langue que l’anglais pour accéder à une bilangue en sixième. Et encore, pour un an seulement : dès la cinquième, les élèves sont basculés en LV2 avec des grands débutants ! Par conséquent, la dotation pour les bilangues n’est que de deux heures par établissement : pour les sixièmes uniquement. Et l’établissement (donc souvent le chef d’établissement) a le droit de partager les six heures dévolues aux bilangues comme il l’entend, le modèle 3 h anglais/3 h allemand n’étant qu’une recommandation.
Le SNES a signalé que l’obligation de continuité renvoyait la tâche du maintien de l’allemand (puisque les autres langues sont très peu concernées) au premier degré. Les années 2000 ont montré ce que cela pouvait donner…
Le DASEN de Haute-Saône a répondu que les bilangues avaient été implantées là où il existe des ressources humaines dans le premier degré, ressources « dormantes » qui vont être « réveillées » par un stage de deux jours à la rentrée. Par ailleurs, en Haute-Saône sera testé un dispositif dans les années qui viennent : Les élèves de primaire apprendront l’anglais via le dispositif EMILE (Enseignement de Matières par l’Intégration de Langues Etrangères) et l’allemand dans le cours de LV à proprement parler. Impossible de savoir ce qui a été décidé par les autres DASEN. Le secrétaire général adjoint, lui, a déjà visiblement fait une croix sur les bilangues et propose que les profs se concentrent sur le niveau LV2...
Le SNES a émis de nombreuses réserves par rapport aux mesures présentées, dont le succès est de toute façon hypothétique tant qu’il n’y aura pas de postes fléchés dans le premier degré pour assurer la continuité de l’enseignement des LV. Sans politique volontariste de la part de l’institution, et pas seulement des profs d’allemand, c’est un nouvel effondrement des effectifs qui guette la discipline.
Le SNES signalera au Comités Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail Académique ou Départementaux (CHSCTA/D) les risques psycho-sociaux liés à la réforme collège qui menacent les profs d’allemand.
Pour la délégation, Nathalie Faivre