Le CDEN du 13 novembre sur le bilan de rentrée s’est tenu à la Préfecture du Jura sous la présidence du Préfet, Pierre-Edouard Colliex. Cette instance a été l’occasion pour l’Inspecteur d’académie, M Ben, de se féliciter de la bonne organisation de la rentrée dans les collèges du département malgré l’afflux d’élèves du privé : « tous les postes ont été pourvus » et le département a pu compter sur « la solidarité départementale pour ajuster les moyens. »
La FSU a nuancé ce constat largement idéalisé en rappelant que cette année :
• Les personnels itinérants sont de plus en plus nombreux et que les conditions d’exercice des personnels TZR se sont nettement dégradées. La faute à une rationalisation des moyens qui découpe les BMP, impose des HSA et destine les gros BMP aux personnels contractuels au détriment des titulaires. Ainsi près de 10% des TZR sont affectés sur trois établissements et quasiment tous les autres le sont sur deux établissements. Pour l’Inspecteur d’académie, cela est inhérent au rôle et aux missions des TZR. En d’autres termes, pour M. Ben, c’est leur boulot.
• Les conditions d’accueil des élèves de sixième relevant de la pré-orientation en SEGPA au collège Saint Exupery de Lons le saunier confirment nos craintes : la généralisation de ce dispositif inclusif se fait au détriment des élèves inclus. Les dotations SEGPA se fondent avec les dotations collèges sans l’assurance d’effectifs véritablement allégés. Ainsi, au collège Saint Exupery, ces élèves d’EGPA sont dans des classes de 28/29 élèves ! Pour M. Ben, l’établissement aurait pu faire d’autres choix, comme par exemple ne financer qu’une seule classe SEGPA en cinquième à 16 élèves en lieu et place des deux SEGPA de 8 élèves…
Sur l’épineuse question des établissements privés (cf l’article sur le GT privé/public), les échanges se sont particulièrement tendus. En effet, la FSU a dénoncé que les ajustements de juin n’ont concerné que les établissements publics alors que l’afflux d’élèves est venu du privé ! Nous avons rappelé que dans notre département, les autorités inter-diocésaines ont choisi de maintenir des collèges à très faibles effectifs comme le collège St Just à Arbois (- de 61 élèves), le collège Notre Dame à Poligny (- de 62 élèves) et le collège Saint Anatoile de Salins les bains (91 élèves). Ces collèges sous contrat sont maintenus sous perfusion avec des moyens publics d’enseignement et affichent, avec des divisions à parfois moins de 15 élèves, des taux d’encadrement records ! C’est alors que Pierre-Edouard Colliex est venu au secours du privé et s’est vertement agacé en nous accusant de vouloir « relancer la guerre scolaire et s’en prendre au voisin » et « qu’on allait pas y passer deux heures ». N’en déplaise au Préfet, la situation jurassienne (ainsi que celle, comparable, de la Haute Saône ) semble attirer l’attention du Ministère puisque la DGESCO a jugé bon de diligenter une mission sur ce sujet. A suivre donc.
