La première séance du comité technique académique de cette année a été boycottée par l’intersyndicale en raison du refus du rectorat d’aborder la question des emplois aidés de façon détaillée. La deuxième séance a donné lieu à des numéros de prestidigitation de la part du rectorat.
La suppression des emplois aidés ne poserait selon le rectorat pas de problème : toutes les personnes concernées auraient reçu une proposition de réemploi en tant qu’AESH (et pourtant nous connaissons des personnes désormais sans emploi), et les établissements qui bénéficiaient de ces personnels en surnombre retournent à une situation « normale » (et pourtant certains collèges ne peuvent plus fonctionner).
Le dispositif « devoirs faits » se mettrait en place partout, les volontaires et les financements étant apparus comme par miracle durant les vacances de Toussaint. Il y aurait en moyenne 2,5h par élève volontaire, sachant que 20 % environ des élèves le seraient. Sur la base de 47 841 élèves de collège, cela fait donc un total de 23 900 heures financées. Un vrai tour de force qui laisse songeur, quand on pense que durant l’été, il était impossible de trouver une vingtaine d’heures pour dédoubler ne serait-ce qu’une classe…
Le « plan étudiant » du ministère avec un deuxième prof principal en classe de terminale serait lui aussi financé, c’est le ministre qui l’a dit… Il y aurait l’argent pour donner la part modulable de l’ISOE à chacun d’entre eux. Cela représente tout de même, sur toute la France, un minimum de 10 millions d’Euros, dont environ 215 000 pour notre académie. Là aussi, la facilité avec laquelle le financement a été trouvé est déconcertante. Surtout lorsque l’on réfléchit à la finalité du plan : inciter les élèves à demander autre chose que ce qu’ils désirent pour boucher les places vacantes dans certaines filières du sup’...
Les chiffres du bilan de rentrée sont appréciés différemment : le rectorat voit des « flux », avec une hausse du nombre d’élèves en seconde GT et une baisse en seconde pro, une augmentation du nombre d’élèves par section. Il se trouve que nous y voyons un problème humain, beaucoup de ces élèves n’ayant pas les prérequis et ne trouvant pas leur place en classe de seconde : 570 disparaissent à l’issue de la seconde, sans que l’on sache où ils vont.
Mais le vrai tour de force a été la présentation de la réforme de la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire : pour obtenir des subventions européennes, le rectorat a décidé de redéfinir les missions des personnels MLDS, désormais chargés de missions de coordination (mais sans le matériel nécessaire) et privés de cours face aux élèves (censés être assurés par des contractuels). Niant le mal-être actuel des personnels qui ne voulaient pas de ces changements, le rectorat a présenté cette « évolution » comme résultant d’un « consensus » et « donnant satisfaction » à tous.
On l’aura compris, les tensions ont été assez vives à ce CTA, qui augure mal de l’ère Blanquer : communication bien huilée, qui masque mal une politique réactionnaire au sens propre du terme.