13 octobre 2024

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« Choc des savoirs » dans les collèges : une mise en place contrariée par la mobilisation mais la lutte continue !

« Choc des savoirs » dans les collèges : une mise en place contrariée par la (…)

La première réunion du groupe de travail du secteur collège de notre syndicat a eu lieu le jeudi 26 septembre.
Ce groupe de travail réunit plusieurs fois par an des représentants de toutes les sections académiques pour échanger sur les questions qui concerne le collège.

Anne-Sophie Legrand, responsable du secteur collège national, est tout d’abord revenue sur la rentrée dans les établissements avant que des collègues du secteur CPE évoquent la situation des vies scolaires. Le GT s’est ensuite poursuivi par un tour d’horizon des différentes académies représentées (retours des enquêtes de rentrée, problématiques particulières...).

Selon l’enquête nationale du SNES-FSU, les collèges ont été 64, 5 % à ne pas mettre en place les groupes de niveaux dans la version imposée par Gabriel Attal. Un certain nombre d’entre eux ont par exemple organisé des groupes hétérogènes tandis que le « Choc des savoirs » n’a pas été mis en place dans d’autres établissements, en particulier ceux de petite taille où l’organisation de groupes en 6e et 5e était tout simplement impossible.

Cette opposition de fond de la majorité des collègues et la réussite de la campagne du SNES-FSU ne doivent néanmoins pas faire baisser notre vigilance.
Le « Choc des savoirs » a accru encore un peu plus l’inégalité entre les établissements au détriment du service public d’éducation. La mise en barrettes a dégradé les emplois du temps et entraîné des dérives (retour en classe entière lors de l’absence d’un collègue de français ou de maths). Enfin, dans certains collèges, la mise en place des groupes de niveaux avec des effectifs moindres (jusqu’à quand ?) n’a pas laissé insensibles certains de nos collègues qui peuvent y voir une solution aux difficultés rencontrées.

Cette année, le SNES-FSU compte donc poursuivre sa campagne visant à revenir sur les groupes de niveaux en 6e et 5e ou à minima, éviter leur généralisation aux 4e et 3e et empêcher la poursuite des barrettes.
La partie ne sera pas facile puisque la toute nouvelle ministre reste favorable au « Choc des savoirs » et semble avoir été nommée à la demande de Gabriel Attal qui cherche de cette manière à continuer à peser sur la politique scolaire du gouvernement Barnier.

D’autres mesures du « Choc des savoirs » qui sont encore dans les tuyaux pourraient aussi conduire à une dégradation pour nos élèves et nos conditions d’exercice : la réduction horaire pour les élèves en grande difficulté, le retour du redoublement sans moyens de remédiation supplémentaires, la réécriture régressive du socle commun autour de 4 piliers (maths, français, culture générale et patrimoine, « compétences psycho-sociales » ou la poursuite de la mise en place de la découverte des métiers en 5e.
A cela s’ajoutent d’autres dossiers comme la révision de la carte de l’éducation prioritaire qui pourrait revenir sur le devant de la scène cette année. Ou encore les coups portés à l’école inclusive avec la réduction des notifications AESH et le remplacement des PIAL par les PAS. Ces derniers semblent n’avoir comme principal but que de limiter l’accompagnement humain des élèves à besoins particuliers, au détriment des personnels d’enseignement qui doivent déjà prendre en charge la difficulté scolaire croissante dans des classes aux effectifs de plus en plus lourds. La baisse démographique annoncée est en effet le prétexte à l’annonce de nouvelles économies de moyens alors qu’elle pourrait être l’occasion de faire baisser les effectifs dans les classes comme le revendique le SNES-FSU.
Bref, autant de sujets qui restent sur la table et pourraient fragiliser encore un peu plus l’École par des « réformes » idéologiques portées par une vision libérale et court-termiste à laquelle nous nous opposons.

Pour le secteur collège du S3 de Besançon, David Caillet.
david.caillet@besancon.snes.edu