L’opacité a toujours régné au sujet des dotations aux établissements privés, c’est-à-dire le nombre d’heures de cours financées par l’État qu’un établissement peut offrir aux élèves. On comprend désormais pourquoi !
Des journalistes de FranceInfo ont pu récupérer ces données jusque là confidentielles, et le constat est révoltant, en particulier dans le Territoire de Belfort : les établissements privés sont systématiquement favorisés, au détriment du public, dans l’attribution des dotations.
Le constat : le privé accueille des élèves beaucoup plus favorisés que la moyenne
Les lycées publics accueillent des publics plus variés, plus hétérogènes, et doivent faire face à davantage de difficultés sociales et scolaires.
Les classes du lycée Sainte-Marie accueillent les élèves parmi les plus favorisés de la région (indice de positionnement social à 140, quand la moyenne est de 100) et un public moins hétérogène.
Pour Notre-Dame des Anges, l’origine sociale des élèves est comparable aux lycées Courbet et Condorcet (IPS autour de 110), même si ces deux lycées publics ont des classes plus hétérogènes. A l’inverse, le lycée Follereau (voie GT) doit composer avec un public moins favorisé socialement (IPS autour de 100).
La réponse du Rectorat : plus de moyens au privé !
Quelques exemples :
• ND des Anges est mieux financé que le lycée Follereau, ce qui permet d’avoir en moyenne 3 élèves de moins par heure de cours.
• Sainte Marie est mieux financé que Courbet et Condorcet, avec également un avantage de 3 élèves de moins par heure de cours en moyenne.
Si le rectorat répartissait plus équitablement les dotations, par exemple en alignant Courbet et Condorcet sur Sainte-Marie, cela se traduirait par une augmentation de 120 heures de cours hebdomadaires pour les lycées publics ! Avec, à la clé, des heures en demi-groupes, moins d’élèves par classe, plus d’options.
Le SNES-FSU exige :
• Un rééquilibrage immédiat des dotations, la rentrée 2025 se prépare maintenant !
• La fin du dualisme scolaire avec l’abrogation de toutes les lois permettant le financement public de l’enseignement privé.
• La construction d’un grand service public unifié d’éducation nationale, gratuit et laïque.