Le fait le plus marquant dans la loi de 2013 sur les retraites concerne les mesures touchant les retraités(es).
Jamais elles n’avaient eu une telle ampleur.
C’est 1,8 milliard qui sera pris dans leurs poches en 2014. Cette somme représente 47% de « l’effort » demandé aux salariés actifs et salariés.
Certes des mesures avaient déjà été prises s’attaquant directement au pouvoir d’achat des retraités : désindexation des retraites sur les salaires, report du 1er janvier au 1er avril de la revalorisation, taxe CASA de 0,3%, désindexation partielle des retraites complémentaires, suppression de la demi-part des veuves et veufs. La loi 2013 va plus loin : 600 millions au titre du report de la revalorisation, 1,2 milliard par la fiscalisation brutale du supplément de pension pour 3 enfants et plus. Ces mesures s’empilent sur les précédentes comme autant d’étapes pour baisser le pouvoir d’achat des retraités avec des conséquences majeures : fiscalité locale, CSG, aide au logement, taxe TV, dispositifs sociaux des collectivités territoriales et ce malgré le relèvement probable du revenu fiscal de référence…
La situation des retraités se dégrade encore un peu plus.
Les retraités vont voir leur situation se dégrader, des milliers d’entre eux vont se retrouver en grande difficulté financière et dans l’impossibilité de faire face aux exigences de la vie de tous les jours. Le report de la revalorisation concerne une partie importante des retraités. En proposant de revalorisée en 2014 le minimum vieillesse (787 euros par mois) le 1er avril et le 1er octobre pour un total de 13 euros, et d’augmenter de 5 euros l’aide à leur complémentaire santé, la compensation est loin d’être suffisante au regard de ce que les retraités vont perdre.
Une logique purement comptable
Le gouvernement s’engage dans cette voie pour deux raisons principales : les mesures concernant les salariés n’ont d’effets financiers (sauf la hausse des cotisations) qu’à long terme. Les mesures concernant les retraités ont des effets immédiats.
L’objectif étant de bloquer les dépenses sociales pour les retraites à 13% du PIB. Comme il y a plus de retraités, il faut baisser le niveau des retraites ! Il espère aussi que la campagne sur les retraités « riches » menées depuis des années, les dramatisations sur la « dette » permettent une acceptation sociale. Le gouvernement prend la responsabilité de conduire une fraction grandissante des retraités vers la pauvreté voire la grande pauvreté ! Les femmes seront les plus concernées.
Quatre organisations syndicales s’opposent à cette régression sociale inacceptable.
La FSU appelle la FGR à la poursuite d’un front syndical élargi. Notre priorité c’est l’unité et le maintien de l’outil unitaire qu’est la FGR-FP, une idée partagée au-delà de nos rangs et que nous devons faire vivre : la situation actuelle l’exige.
Michèle Farey et Irénée Guiot.