Monsieur le recteur,
Quelques jours à peine après la rentrée des vacances de Noël, les contaminations en milieu scolaire atteignent des sommets inédits depuis le début de la crise sanitaire. La désorganisation est à son comble dans les établissements, du fait des nombreuses absences perlées des élèves et du non remplacement des adultes malades. À titre d’exemple, dans chaque lycée de notre académie, ce sont de deux à trois cents élèves qui manquaient à l’appel la semaine passée. Le fait que les chiffres très élevés ne soient délivrés qu’au compte-goutte par les chefs d’établissement ne change rien à la réalité : on ne guérit pas un malade en cassant le thermomètre...
Près de deux ans après le début de l’épidémie, la politique sanitaire du ministère apparaît toujours aussi incohérente et inapplicable. Élèves et personnels en paient le prix quotidiennement. C’est pourquoi il nous paraît urgent de prendre les mesures suivantes :
• Mettre en place une politique de test préventive visant à tester systématiquement tous les élèves chaque semaine.
• Établir une politique d’isolement cohérente et inclure les cas intra-familiaux dans les cas contact.
• Élaborer en concertation avec les personnels un protocole clair et applicable, précisant les seuils à partir desquels le passage d’un niveau à l’autre est indispensable et s’attachant notamment au problème des cantines et des internats.
• Équiper les établissements scolaires en capteurs de CO2 et purificateurs d’air. Renvoyer la responsabilité aux collectivités territoriales ne peut qu’accroître les disparités entre établissements, ce qui dans la situation sanitaire actuelle n’est pas acceptable. Certaines collectivités territoriales ont en effet fait le choix de ne pas équiper du tout les établissements dont elles ont la charge... C’est au ministère de prendre l’initiative dans ce domaine.
• Équiper les personnels et les élèves en masques chirurgicaux et FFP2.
• Recruter des personnels pour pallier les nombreuses absences du moment et la surcharge des vies scolaires ; briser avec la politique de suppressions de postes qui amène à des classes surchargées et des personnels non remplacés (y compris hors crise sanitaire), mener une vraie politique de recrutement de personnel qualifié passant par une formation, des salaires et des conditions de travail attractifs.
• Reporter les épreuves de spécialité en juin, plus généralement supprimer le contrôle continu et revenir à des épreuves du baccalauréat anonymes, terminales et nationales ; alléger les programmes en tenant compte des pertes d’heures de cours cumulées depuis deux ans.
Nous vous prions d’agréer, monsieur le recteur, l’expression de notre profond attachement au service public d’éducation nationale et à son bon fonctionnement.
Pour la section académique du SNES-FSU, Nathalie Faivre