Jeudi 17 septembre, le snes-fsu a demandé audience au DASEN du jura pour faire entendre la voix des personnels largement opposés à la réforme des collèges 2016. Casse des horaires disciplinaires, mise en oeuvre ubuesque des nouveaux programmes, mort à petit feu des classes bilangues, disparition du latin, dotation insuffisante et choix cornéliens qu’elle suppose, charge supplémentaire de travail administratif pour les enseignants...les motifs d’opposition à cette nouvelle usine à gaz de l’Education nationale ne manquaient pas. Si l’échange fut courtois il n’en demeura pas moins stérile. Sans surprise, l’argumentaire de l’Inspecteur était le même que le Ministère : nous autres, professeurs, devons moderniser nos pratiques solitaires et archaïques, privilégier la qualité sur la quantité afin de démocratiser le savoir et ainsi cesser de favoriser l’élitisme. Bref, nous devons “donner du sens” à nos enseignements. Il était temps !!
Tout au plus, M. L’Inspecteur reconnaît du bout des lèvres les difficultés à mettre en oeuvre quatre nouveaux programmes en une seule année, et encore, uniquement pour les disciplines à fort horaire. Quant aux bilangues, elles auront droit à un petit sursis puisqu’une opération de sauvetage impulsée par le Recteur et orchestrée par l’Inspection permettrait de sauver (pour combien de temps ?) huit dispositifs bilangues dans le département. Il est parfois des contournements qui valent bien des aveux. Quant aux inquiétudes des collègues et la mise en concurrence des disciplines ? Nous voilà bien trop pessimistes et minimisons notre propre bon sens. Les collègues qui auront déjà gouté à un avant goût de la réforme lors de la répartition des IMP cette année savent bien qu’au conseil pédagogique, tout n’est que “luxe, calme et volupté”...
Aurélien Bergonzi