Les conditions de rentrée dans le Jura sont similaires à celles des autres départements. Effectifs un peu moins tendus dans les collèges, du seul fait de la baisse démographique : l’administration n’a pas abondé en moyens supplémentaires loin s’en faut. Résultats : des effectifs chargés sur plusieurs niveaux notamment dans les collèges urbains (Dole Ledoux, Champagnole, Lons Rouget de Lisle…) ou dans des collèges ruraux (Chaussin…) voire dans les sortant d’éducation prioritaire (Moirans, 5e à 28-29). Dans les lycées, les moyens supplémentaires n’ont pas suffi à absorber la hausse du nombre d’élèves : les effectifs restent élevés voire augmentent (Jean Michel : 35 en seconde malgré la création de deux secondes supplémentaire en catastrophe fin juin - 37 en 1re S à Salins et en TES à Saint Claude…). L’arrivée des « bébés 2000 » aura décidément toujours été sous-évaluée par l’administration ! Les DGH toujours corsetées des établissements ont également entraîné la multiplication de petits compléments de service et de petits BMP pour TZR, multipliant les affectations sur deux voire trois établissements parfois très éloignés (Tavaux - Lons).
Les situations inédites ont été provoquée, dans le Jura, par les atermoiements voir l’inefficacité des collectivités territoriales. La Région d’abord. La hausse d’effectifs en lycée s’est cristallisée sur le lycée Jean Miche à Lons : + 140 élèves par rapport aux prévisions dont + 74 internes, au delà des capacités d’accueil de l’internat (qui héberge aussi les élèves du LP Montciel). Dans un premier temps la Région a refusé de permettre l’accueil des élèves au LP le Corbusier qui en a pourtant la place. Elle a finalement consenti à abonder la dotation en personnel de service nécessaire. Au collège Rouget de Lisle, les agents ont découvert une situation « apocalyptique » à la rentrée, suite aux travaux de réfection de la cantine : gravats, poussière partout, électricité non branchée… et aucune formation initialement prévue pour apprendre à utiliser le nouveau matériel flambant neuf ! Résultat : des plateaux repas commandés en urgence pour assurer la restauration des élèves la première semaine, des agents mobilisés à charrier gravats et poussière. Le Conseil départemental a mis une semaine et demie pour envoyer un expert… qui s’est contenté de constater que cela ne devrait pas être leur travail !
Laure Flamand