Dans le cadre des propositions du programme d’Emmanuel Macron sur l’éducation, nous sommes très inquiets de constater les dérives managériales en germe dans certaines propositions.
En effet, renforcer l’autonomie des établissements peut s’entendre comme un pouvoir donné aux chefs d’établissements pour recruter ses personnels, comme cela est prévu dans le projet pour les REP+. Nous pouvons déjà constater ces dernières années une forte dérive des pratiques de néo-management dans les EPLE :
– injonctions pédagogiques ou éducatives telles que dans la réforme du collège alors que tout enseignant est censé être libre dans le choix des méthodes à utiliser.
– évaluation des personnels de moins en moins centré sur le cœur de métier, en l’occurrence la transmissions des savoirs, des savoir-faire et des savoirs-être au profit d’activités annexes péri-éducatives.
Dans cette perspective, donner un pouvoir supplémentaire aux chefs d’établissements sur le recrutement c’est renforcer cette tendance qui ne peut qu’aboutir à terme à la concurrence entre les établissements, objectif totalement contradictoire avec une éducation nationale.
En effet il y a fort à parier que le choix du recrutement au local aboutirait à terme à choisir aussi ses élèves …
Si le SNES revendique et défend l’autonomie pédagogique des enseignants, il est farouchement contre l’autonomie des chefs d’établissements pour recruter leurs personnels enseignants, CPE….
Jean-Marc Delcourt, Nesrine Kattoum