À peine rentré.e.s depuis trois semaines et les vacances paraissent déjà bien loin ! Affectation, emploi du temps, prise en main des classes occupent de plus en plus les premières semaines de cours et nous n’avons pas toujours la tête à ce qui se passe dans l’institution et autour d’elle.
Dans l’Éducation Nationale, Blanquer s’adonne plus que jamais à sa marotte : l’évaluation, de tout et tout le monde... sauf de lui-même et de son action ! Ce n’est pas une passion innocente : derrière les évaluations se cachent toujours des leviers pour transformer le système scolaire.
En premier lieu, l’offensive est lancée au niveau des lycées pour imposer des pratiques communes à tous les profs au motif qu’il faudrait harmoniser les notes du contrôle continu qui comptent désormais pour 40% au bac. On peut douter de la sincérité de la démarche : la « réflexion » des équipes est cadrée par les corps d’inspection, qui ont édité un guide et viennent dans les lycées assister aux conseils pédagogiques, sommés de livrer le résultat de leurs travaux d’ici... un mois ! Le processus touchera tous les profs, y compris ceux qui n’enseignent pas des disciplines avec contrôle continu, et tous les élèves, y compris les secondes. Pourquoi une telle effervescence, alors qu’il existe au rectorat une commission d’harmonisation qui s’est permis en juin 2021 de retoucher à la hausse ou à la baisse les moyennes des élèves si elle divergeaient trop de la moyenne académique ? Pourquoi supprimer les épreuves nationales du bac si les capacités évaluatives des enseignants sont si peu fiables ? L’enjeu ne serait-il pas d’imposer un calendrier d’évaluations serré et par là même des progressions communes qui mettront le ministre à l’abri de tout reproche ? Comme il n’est pas à un paradoxe près, Blanquer a décidé de mettre en place l’an prochain en langues vivantes des « attestations », alors même que les LV font partie des disciplines évaluées au contrôle continu. Aveu que le contrôle continu ne vaut décidément rien, ou tentative d’instaurer des certifications hors éducation nationale, donc de démanteler un peu plus le bac ?
En second lieu, l’évaluation des collèges continue à bas bruit. Là, Blanquer fait encore plus fort puisque ce sont des collègues qui viennent évaluer d’autres collègues d’un établissement voisin. Avec quelle légitimité, selon quels critères, avec quelles conséquences pour l’établissement évalué ? Tout cela reste bien flou mais il est certain qu’avec des moyens en baisse constante, cela ne peut qu’être instrumentalisé pour justifier des coupes et introduire une hiérarchie intermédiaire susceptible de briser les solidarités.
Par contre, Blanquer n’a pas évalué la qualité de ses tests d’entrée en sixième et en seconde : s’il l’avait fait, il les aurait abandonnés ou à tout le moins affinés car en l’état ils sont inexploitables. Il n’a pas non plus évalué sa politique éducative : chiffre des recrutements en berne, augmentation du pourcentage de démissions, salaires des profs français en-dessous de la moyenne de l’OCDE, hausse des effectifs des classes partout, pour ne parler que de ce qui est quantifiable. Sur le terrain non quantifiable de la perte de confiance dans l’institution et la perte de sens du métier, le fossé avec l’institution devient abyssal.
Hors Éducation Nationale, Blanquer continue à se vanter d’avoir revalorisé les profs et laissé les écoles ouvertes en pleine crise Covid. Mais désormais, les journalistes vont vérifier ses affirmations et font d’autres constats. Ils ne sont pas les seuls, l’une des candidates à la candidature des prochaines présidentielles ayant posé la revalorisation des profs comme le cœur de son programme...
Il est temps de peser dans les débats !
Il est temps de montrer que nous ne voulons plus de cette politique éducative !
Le SNES et la FSU, FO et Sud Éducation appellent à une journée de grève nationale le 23 septembre
Ce jour-là, faisons entendre notre voix !
Les rendez-vous : Besançon 14:00 place Pasteur
Dole et Saint Claude : AG / rassemblement à 10:00 devant l’inspection
Lons le Saunier : AG/ rassemblement à 14:00 devant l’inspection académique puis manifestation à 15:00 place de la Liberté