Le binôme Macron-Blanquer a - enfin - pris conscience du manque de mathématiques dans son nouveau lycée. Les remontées incessantes des enseignantes, du SNES-FSU, de l’APMEP, des universitaires ou des fédérations de parents d’élèves n’ont jamais eu d’écoute et il aura fallu l’intervention du MEDEF pour changer la donne... Un dernier signe s’il en faut encore de la réelle appartenance politique d’Emmanuel Macron.

Aucun texte ne cadrage n’est sorti à ce jour mais les discussions s’orientent clairement vers l’ajout d’une heure et demie d’enseignement scientifique pour le porter à 3,5h :

  • 2h partagées (merci l’autonomie des EPLE) entre physique-chimie et SVT
  • 1,5h pour les mathématiques

Cet ajout ne concernerait que les élèves qui par ailleurs ne suivent pas l’enseignement de spécialité. Les enseignantes ne suivront donc pas une classe mais un groupe d’élèves mixés (un de plus) comme la réforme Blanquer nous y a tous si bien habitués.

Quid du programme de cet enseignement et du temps pour se l’approprier ? Quelles mathématiques consistantes construirons-nous en 1h30 ? Dans quel objectif et avec quelle articulation avec la terminale ? A terme, les programmes de spécialité seront-ils adaptés et que deviendront les options maths complémentaires/maths expertes en terminale ?
Aucune de ces questions n’est tranchée à 3 mois de la fin de l’année scolaire.

Un dernier “détail”, mais pas des moindres : cette mesure demande 450 postes, dans une discipline où la réforme du lycée a permis d’en supprimer 1900. Les DHG des lycées ont déjà été attribuées depuis longtemps, les postes sont en cours de mouvement et le ministre ne demandera évidemment pas de rallonge budgétaire. Pour la prochaine année scolaire, il faudra donc assurer l’ensemble de ce nouvel enseignement en HSA ! Pour les suivantes, on verra si le ministère parvient à régler la crise du recrutement.

Quand bien même les maths finiraient par s’en sortir, la physique-chimie et les SVT ne sont toujours pas traitées comme des disciplines et resteront saupoudrées sur un « enseignement scientifique » fondamentalement creux. Ce revirement sur les mathématiques confirme donc au final ce que le SNES-FSU dénonce depuis quatre ans : une réforme comptable à contre-sens de la pédagogie.