Il existe trois types de postes sur lesquels un enseignant peut postuler dans le second dégré : les postes « classiques » d’enseignement, accessibles via le mouvement national à gestion déconcentrée (MNGD) ; les postes spécifiques nationaux (SPEN) sur lesquels on peut postuler en même temps que la phase inter-académique du mouvement national, en novembre ; et les postes spécifiques académiques (SPEA) sur lesquels on peut postuler au moment de la phase intra-académique du mouvement, en mars.
En ce qui concerne les postes « classiques » d’enseignement en EPLE, il faut participer à la phase intra-académique du MNGD où les affectations se font suivant un barème défini, ce qui permet un traitement équitable des situations.
Quant aux postes spécifiques (SPEN et SPEA), il n’y a aucun barème, les candidats postulent en faisant un dossier, qui est étudié lors de commissions composées de chefs d’établissement et IPR-IA, donc de la façon la plus opaque possible, les représentants des personnels n’étant pas associés à cette affectation.
L’existence d’un poste spécifique dans un établissement n’est pas sans incidence, car même quand ce poste est disciplinaire (section européenne, enseignement allophone...), en cas de mesure de carte scolaire dans la discipline, et même si le collègue en poste spécifique est le dernier arrivé dans l’établissement, la mesure de carte ne peut s’appliquer à lui.
Les années précédentes, et notamment lors de la réforme lycée de 2010, un certain nombre de chefs d’établissement, aidés par les IPR, ont créé beaucoup de postes spécifiques, ce qui leur a permis de choisir leurs personnels, mais a eu aussi pour conséquence, dans certaines disciplines, une baisse souvent importante de la possibilité de muter pour l’ensemble des personnels. La discipline la plus touchée par cette manœuvre de contournement du mouvement a été la discipline SII, déjà en souffrance lors de la réforme du lycée, et pour laquelle les deux-tiers des postes affichés au mouvement pendant la décennie ont été des SPEA. Cela pose beaucoup de questions, dont la première : les enseignants de SII ne sont-ils donc pas aptes à enseigner leur discipline, s’ils n’ont pas développé des compétences complémentaires à celles du cursus classique ?
Les abus observés dans certaines disciplines, voire dans certains établissements, sont dénoncés depuis de nombreuses années par les syndicats de la FSU lors des différentes instances. Pour autant, les quelques ajustement opérés les deux dernières années consistant à supprimer la spécificité de quelques postes pendant la campagne de mutation n’est guère satisfaisante. Pourquoi stigmatiser un établissement et une discipline, là où il faut tout remettre à plat.
Nous avons enfin obtenu, en février 2017, un groupe de travail (GT) pendant lequel l’ensemble des postes à compétences particulières a été étudié. Suite à ce GT, le rectorat a été amené à reconnaître que les spécificités ne sont pas toujours évidentes, et s’est engagé à poursuivre le travail, ce que nous avons pu faire fin septembre dernier. Quatorze postes spécifiques devraient « perdre » leur étiquette à la rentrée prochaine, sans que les personnels en poste ne soient impactés, bien entendu. Une nouvelle fois, et même si le travail du rectorat est à souligner, nous avons fait le constat que certains postes ne relèvent pas, en tout cas dans la définition qui en est faite, de réelles spécificités. Le rectorat doit donc continuer le travail d’étude attentive de ces postes, nous réclamerons une suite à cette réunion afin que les décisions puissent être prises pour le mouvement 2018.
La majorité des postes spécifiques est légitime, mais leur existence ainsi que les collègues qui y sont affectés, ou les autres collègues de la discipline, peuvent subir les conséquences des quelques autres, dont la spécificité n’est pas visible ou simplement inexistante. C’est pourquoi un tel travail est nécessaire, le SNES-FSU sera attentif à sa poursuite et à une finalité prochaine.
Vous trouverez ci-dessous la liste des postes spécifiques à la rentrée 2017, par département et par établissement.
27 octobre 2017