Le 29 janvier, le Collectif des enseignants des lycées publics de Belfort contre la réforme Blanquer, interpellait Monsieur le Recteur sur les premiers arbitrages qui annonçaient la carte des enseignements de spécialité et enseignements optionnels et mettaient au grand jour les disparités préoccupantes entre établissements de la ville.
Et pourtant… le rectorat avait affirmé que bien que « (...) certains lycées publics n’offrent pas les trois séries (L, ES, et S) [ce qui est le cas du lycée Follereau], nombre d’entre eux proposeront sept enseignements de spécialité. Il y aura donc un enrichissement et une diversification de l’offre pour les élèves par rapport au système actuel de séries. »…. Le lycée Follereau apparaissait alors comme le grand oublié de cette « distribution » puisque sur les 7 spécialités dites « de base », il n’en proposait que 4 !
Ce à quoi Monsieur le Recteur rassurait le collectif, dans un courrier datant du 12 février, que pour le cas du lycée Follereau, ce dernier avait, « […] été choisi comme support d’une spécialité dite « rare » : Numérique et Sciences Informatiques, afin de garantir son « attractivité » et conservait Sciences de l’Ingénieur. Belle compensation pour l’un des établissements belfortains le moins favorisé comme le prouve le taux le CSP défavorisé, le taux de boursiers, et les problèmes d’incivilité, voire de violence. Ajoutons à cette justification d’implantation que les spécialités mutualisées avec les autres lycées représentaient « un panel de choix possibles pour les élèves du lycée Follereau »…. Sans oublier que le Recteur avait appuyé l’ouverture de la Section Internationale Américaine dans cet établissement !
Et pourtant… le 6 mars, les propres services du ministre sont venus confirmer les craintes du Collectif face à une réforme qui prônait le libre choix. Dans une lettre adressée aux Recteurs, la DGESCO reconnaissait qu’ « Il peut s’avérer impossible de satisfaire le choix des élèves » ou qu’ « il revient au conseil de classe de départager les élèves si le nombre de demandes excède le nombre de places disponibles (…) ». Vient s’ajouter à cette décision ministérielle, celle rectorale d’ouvrir, au lycée Condorcet, la spécialité NSI…
Et pourtant… en janvier le CTA avait arrêté la carte des spécialités, certes le rectorat se réservant le droit de faire évoluer cette carte... Qu’en est-il des belles paroles sur l’attractivité du lycée Follereau grâce à l’implantation de cette spécialité dite rare ? Pour le moment la mutualisation de la spécialité NSI demeure entre le lycée Courbet et le lycée Follereau... mais jusqu’à quand ?
L’inquiétude de voir se ghettoïser le lycée Follereau, de le voir réduit à un lycée de seconde zone, est alimentée par le constat d’un éventail de spécialités trop faible qui pourrait aussi fragiliser l’implantation de la Section Internationale Américaine… et réduire l’enseignement général à peau de chagrin. Les objectifs mis en avant de réduction des inégalités sont un affichage : la réalité vient démontrer le contraire.
9 avril 2019