« Une nouvelle ère du dialogue social », voilà comment l’inspecteur d’académie a ouvert la séance du 1er CSASD. En réalité, il n’y a eu aucun dialogue. Mardi 24 janvier, la FSU et les autres organisations syndicales avaient unanimement exigé la communication de documents de travail complets qui fassent notamment apparaître les prévisions d’effectifs par niveau. Après plus d’1h30 de présentation de nos arguments, l’IA s’est entêté à ne pas les communiquer alors même que l’administration reconnait que ces chiffres peuvent être communiqués par les chefs d’établissement aux personnels. Le but de la manoeuvre est double :
Cacher la réalité des effectifs pléthoriques dans certains niveaux derrière des moyennes cibles lissées.
Restreindre le rôle des représentants des personnels au seul rôle que l’inspecteur consent gracieusement à nous donner : alerter l’administration sous forme d’un dialogue à sens unique.
Dans ces conditions le CSASD devient, de facto, une simple chambre d’enregistrement, privée même, par une interprétation très restrictive du nouveau décret qui régit cette nouvelle instance, du vote consultatif sur les questions de répartitions des moyens et de créations / suppressions de postes !
En conséquence, nous avons demandé une suspension de séance pendant laquelle nous avons pris la décision de quitter la séance. Ce genre de décision n’est jamais simple et est très rare. Nous avons considéré que siéger sans documents complets dans une instance en phase d’installation :
C’est avaliser la position de l’administration et le rôle restrictif qu’elle assigne aux syndicats.
C’est hypothéquer un peu plus le retour de documents complets lors des prochaines phases de préparation.
C’est accepter que les seuls chefs d’établissement soient les garants de l’information selon leur bon vouloir et leur propre agenda.
C’est, plus largement, tolérer l’omerta d’une administration qui veut cacher à ses agents et à ses usagers, l’Etat du système éducatif au sein du département.
Malgré ces dangers et en dépit de nos arguments, les autres organisations syndicales, UNSA et SGEN-CFDT, ont pris la responsabilité de continuer à siéger malgré tout. Elles acceptent ainsi de fait ce qu’elles refusent, comme nous, sur le fond.
La FSU réitérera cette demande lors des instances départementales et académiques à venir pour qu’enfin, l’harmonisation du « dialogue social » se fasse par le haut, au profit de tous les personnels dans tous les collèges du département.
Aurélien Bergonzi
Laure Flamand