RENTRÉE EN LYCÉE : LE TRAVAIL DE SAPE CONTINUE !

Le rectorat a enfin communiqué aux organisations syndicales le tableau de répartition des moyens pour la rentrée 2020 dans les lycées de l’académie. Pour tenter d’éviter toute réaction, il n’a livré les informations que le 30 janvier, jour du CTA ! Les élus ont donc refusé de siéger et la séance a été reportée au lundi 03 février. Cette séance a été l’occasion de poser des questions, toutes restées sans réponse...

On comprend pourquoi le rectorat a reculé le plus possible pour livrer l’information... Il s’agit d’une nouvelle saignée dans les moyens alloués aux lycées : 676 heures d’enseignement en moins, 30 postes supprimés si l’on part de l’existant pour le comparer au projet.

Les plus gros volumes de retraits en heures se font dans les gros lycées à orientation technologique : Jule Haag et Pergaud à Besançon, Follereau à Belfort, Tillion à Montbéliard... Le rectorat a changé le mode de calcul des dotations en séries technologiques : désormais, plus de critères d’attribution fixes mais des moyens accordés selon le bon vouloir des services. Un réel danger pèse sur la filière STI2D, mais cela ne semble guère émouvoir le recteur, qui a affirmé que « le niveau intermédiaire est à interroger » (il faut comprendre que les séries techno font doublon avec les formations pro).

En pourcentage de moyens retirés, ce sont les petits lycées ruraux qui sont les plus fortement touchés, avec 15% de moyens en moins pour Salins, près de 7% pour Héricourt, 6% pour Luxeuil ou Champagnole. Le recteur s’est dit « très attentif » à ces petits lycées. C’est sans doute par pure distraction qu’il ferme dans la zone de Gray une UPE2A, une ULIS, et qu’il enlève des moyens au lycée et aux collèges...

Nous avions prévu ces effets de la réforme lycée, nous avions dit que les clivages sociaux et géographiques seraient accentués :

  • les petits lycées ruraux sont poussés à l’asphyxie d’abord puis la fermeture à terme,
  • les séries technologiques industrielles voient leur recrutement complètement asséché,
  • les classes sont toutes chargées à bloc.

Le ministère a les moyens de donner plus : chaque année, il dépense moins que ce qui lui a été alloué !! Le rectorat a gardé des heures sous le coude : il faut les réclamer, sinon il ne les lâchera pas ! Par ailleurs, le rectorat s’est dit prêt à transformer des HSA en heures poste si cela a pour conséquence d’éviter des suppressions de postes. Comme d’habitude, le vrai rapport de force se fera dans la rue et dans les médias.

Le SNES appelle donc tous les collègues à se mobiliser pour empêcher cette nouvelle coupe dans les dotations horaires.

La journée du 6 février, journée de grève nationale contre les retraites, peut également être l’occasion de manifester contre la baisse des moyens. Le parcours de la manifestation bisontine a volontairement inclus un passage devant le rectorat ! Et le recteur s’est engagé à recevoir toute délégation qui le souhaitera...