Déclaration préalable du SNES – FSU
Cela fait plusieurs années que le SNES-FSU, en ouverture de la CAPA chargée d’étudier l’attribution des congés-formation, dresse le même constat. La CAPA de ce jour n’échappera malheureusement pas à la règle : nous allons collectivement, une nouvelle fois, faire l’amer constat que l’Institution Education Nationale n’est pas en capacité d’assurer le droit à la formation des enseignants. Les chiffres sont éloquents : nous savons, avant même que nos travaux ne soient engagés, que sur 189 demandeurs, à peine une douzaine sera entendue. Le SNES-FSU réitère son exigence de moyens suffisants pour satisfaire les demandes des collègues qui répondent à des besoins de plus en plus criants.
D’une part, passer l’agrégation (86 % des demandes) constitue désormais la seule façon d’obtenir une augmentation de salaire propre à compenser partiellement la baisse continue du pouvoir d’achat des certifiés, dont le salaire moyen est en-dessous de la moyenne de l’OCDE.
D’autre part, le congé-formation est d’autant plus nécessaire qu’il constitue une bouffée d’oxygène vitale pour nombre de collègues qui se sentent étouffer sous les contraintes d’un système bloqué : exercice du métier de plus en plus difficile, possibilités de mutations trop réduites, notamment en lycée, affaiblissement de l’offre de formation continue, absence de possibilités offertes sur la seconde carrière ou sur la reconversion professionnelle.
L’ensemble donne aux collègues le sentiment d’une absence totale de possibilités d’évolution de carrière, tant financière que pédagogique. Il ne faut donc pas s’étonner du mal-être enseignant et des multiples cas de désespérance que nous pouvons constater à l’heure actuelle. Loin d’être un luxe, le congé-formation est un droit auquel chaque enseignant devrait être assuré d’accéder au moins une fois dans sa carrière. Les délais d’obtention sont actuellement beaucoup trop longs. Le manque de possibilités de remplacement dans certaines disciplines constitue un obstacle supplémentaire.
Les élèves seraient pourtant les premiers bénéficiaires d’une meilleure formation de leurs enseignants.
Concernant la notation administrative, il ne faudrait pas imaginer que le faible nombre de contestations traduit une absence de problèmes. Cela indique plutôt que les enseignants sont désabusés et découragés. Mais les TZR continuent à être moins biens notés que leurs collègues en poste fixe. Et les enseignants en congé, notamment maternité ou maladie, voient leur note stagner alors que celle de leurs collègues augmente sur la même période, ce qui revient à les sanctionner pour un état de fait qui ne devrait pas être pris en compte pour la notation administrative, ces congés étant un droit.
A nouveau, pour cette CAPA, plusieurs établissements n’ont pas été destinataires d’une copie de la convocation adressée aux commissaires paritaires.