20 janvier 2022

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Application du plan égalité hommes-femmes : Besançon lanterne rouge

Application du plan égalité hommes-femmes : Besançon lanterne rouge

Le plan d’action pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes fait partie de la loi de transformation de la fonction publique. Si tous les rectorats se sont hâtés d’appliquer le volet de cette loi concernant la suppression des CAPA, on ne peut pas dire qu’il en a été de même pour le plan d’égalité, censé être appliqué depuis 2021...

L’académie de Besançon est particulièrement en retard : là où d’autres académies ont déjà organisé une demi-douzaine de groupes de travail et rédigé un plan académique avec calendrier et indicateurs précis, celle de Besançon en est à son premier groupe de travail (qui a eu lieu sur demande insistante de la FSU) ! Visiblement, le rectorat aurait souhaité que ce soit le dernier, puisqu’une validation du texte issu de ce groupe de travail était prévue 10 jours plus tard en CTA, ce à quoi la FSU s’est vigoureusement opposée au vu du caractère inachevé du document.

Le rectorat a fait une « synthèse » du plan national, réduisant de 5 à 3 les axes de travail et « oubliant » au passage l’intégralité de l’axe 1, qui renvoie aux moyens que se donnent les académies pour appliquer le plan ! Conséquences :

  • Il n’y a pas dans notre académie de dispositif d’accueil des signalements d’actes de violence sexiste ou sexuelle, contrairement à ce que prévoit la loi (ou alors il est introuvable...).
  • Le référent académique à l’égalité hommes-femmes n’a pas de décharge pour accomplir sa mission, il n’y a pas de réseau de référents départementaux et de référents en établissement.
  • Le fonds pour l’égalité professionnelle n’a jamais été sollicité faute de projets.
  • Mises à part quelques journées de formation à l’attention des personnels encadrants et beaucoup de com’, le plan ne prévoit rien de sérieux.

Pour tous ces manquements, le rectorat de Besançon est susceptible de payer des pénalités... Pénalités destinées à abonder le fonds pour l’égalité professionnelle, ce qui donne aux académies qui ont des projets les moyens de les réaliser.

Il y aurait pourtant beaucoup à faire dans notre académie, où les écarts salariaux peuvent aller jusqu’à 500 € par mois à l’intérieur d’une même catégorie - sachant qu’en plus, les catégories les moins bien rémunérées sont essentiellement féminines : 96% des AESH sont des femmes ! Changer les choses induit un changement de nos représentations des rôles des unes et des autres, et c’est justement sur ce terrain que le rectorat ne souhaite pas aller. Pas plus que sur celui des violences sexistes et sexuelles, car cela signifierait la fin de l’impunité pour certains chefs d’établissement : une vraie révolution...

La FSU fera tout pour que ce plan ne soit pas une coquille vide et une illusion de « dialogue social », comme ce gouvernement et notre recteur savent si bien faire. Pour cela, nous aurons besoin de votre appui et nous vous solliciterons prochainement.