Vendredi 14 octobre, le CDEN de bilan de rentrée a eu lieu. Si ce conseil est une occasion unique de réunir les acteurs de l’éducation du département, il a tendance, dans le Jura, à se transformer en un exercice d’autosatisfecit des autorités académiques. Face à l’absence de réels documents de travail fournis aux organisations syndicales en vue de sa préparation, la FSU et FO avaient choisi de boycotter le CTSD en amont. L’UNSA avait, quant à elle, décidé de participer malgré tout, défendant un courageux positionnement « ni-ni » : ni boycott... ni boycott. Sur la forme, donc, le SNES-FSU regrette la dérive actuelle qui tend à réduire le CDEN à une simple réunion de communication ministérielle. Communication qui monopolise un temps traditionnellement destiné aux échanges et débats au sein de ce conseil, notamment concernant les problématiques du second degré. Problématiques qui ont été abordées bien tardivement devant une audience légitimement fatiguée et clairsemée par plusieurs heures de conseil.
Sur le fond, cette rentrée s’est faite à moyens constants. Si la baisse démographique a permis de limiter les classes à trop gros effectifs en collège, les difficultés se sont fort logiquement accumulées au lycée.
Au collège, c’est la réforme - ou plutôt « les réformes » tant chaque établissement en fait une lecture personnelle - qui inquiète et met de nombreux collègues en difficultés. Sur cette question, le DASEN considère sans surprise qu’il est trop tôt pour faire un bilan « déjà négatif » et dresse même un bilan positif de l’enseignement de l’Allemand... En intégrant les LV2 5es, évidemment.
Outre la réforme, les personnels enseignants sont aussi confrontés à une hausse des tâches administratives : PAI, PPRE et surtout le récent PAP. Pour la FSU, ce dernier dispositif d’aménagement pédagogique qui peut être initié par l’équipe éducative et demandé par les parents d’élèves pose un problème de taille : il suppose, pour les enseignants, de se positionner sur des questions médicales qui relevaient auparavant du seul médecin scolaire. Sur cette question, l’Inspection considère qu’il n’est pas demandé aux enseignants d’établir un diagnostic, l’institution reconnait néanmoins le manque de médecins scolaires. Pour le SNES, il reste que le PAP est une procédure mise en place sans le médecin scolaire pour des raisons médicales. Le problème demeure donc.
Enfin, Le CDEN est une occasion unique pour notre organisation syndicale d’interpeller le Conseil Départemental sur la question de l’état du bâti dans notre département rural. Cela fait plusieurs années que nous dénonçons l’état de vétusté de nombreux collèges et même l’abandon pur et simple de certains d’entre eux. A ces questions nous attendions, enfin, des réponses sur les travaux engagés, mais surtout sur le redécoupage sans cesse retardé de la carte scolaire. Concernant les travaux engagés, Le Conseil Départemental pare au plus pressé dans un contexte de difficultés budgétaires et après de nombreuses années de sous-investissement. Rien de mirobolant donc, mais juste de quoi ranger les bassines à Moirans par exemple. Sur la délicate question de la carte scolaire et de l’éventuelle fermeture de collèges, toujours rien de clair : concernant Saint-Amour, par exemple, le « territoire réfléchit ». Le temps politique, le temps de l’administration, le temps des personnels, le temps des élèves scolarisés et de leur famille : que de temps perdu ! Ces questions mériteraient pourtant d’être anticipées, un peu de transparence !
Pour le SNES-FSU, Aurélien Bergonzi.