CTA du 10 novembre 2016

ACADÉMIE DE BESANÇON : DES ÉVOLUTIONS PRÉOCCUPANTES

Le CTA de rentrée a enfin eu lieu... le 10 novembre.
Le bilan de rentrée est plus que préoccupant. À une augmentation des
effectifs dans le privé correspond une baisse dans le public, sauf en lycée où la classe d’âge actuelle est particulièrement nombreuse.

public privé
Premier degré - 1,2 % + 1,6 %
Second degré collèges - 0,6 % + 1,8 %
Second degré lycées + 2 % + 5,4 %

Les difficultés de scolarisation des moins de 2 ans, la dégradation des
conditions d’apprentissage des élèves suite aux différentes réformes
(notamment celle des rythmes en primaire et celle du collège) incitent un
certain nombre de parents à mettre leurs enfants dans l’enseignement privé.
Cette tendance est un aspect d’un processus plus vaste de ségrégation sociale,
qui touche l’École de façon dramatique. Les collèges et lycées publics des
grandes villes où des choix sont possibles sont concernés : Besançon,
Montbéliard, Dole en particulier. Les inégalités entre établissement
s’accroissent dans des proportions scandaleuses : le pourcentage d’élèves
issus de catégories socio-professionelles défavorisées peut varier du simple au
triple suivant les établissements d’une même ville !
Le recteur lui-même a affirmé que « dans une académie telle que celle de
Besançon, il ne devrait y avoir aucun établissement REP+ », et que ses
services allaient actionner les leviers dont ils disposent pour endiguer les
évolutions actuelles. Espérons qu’il ne s’agit pas là d’une promesse de fin de
règne…
En ce qui concerne l’application de la réforme collège, on retombe assez
rapidement dans la langue de bois : impossible de savoir comment cette
réforme est concrètement appliquée sur le terrain (c’est d’ailleurs l’une des
raisons pour lesquelles le SNES est toujours contre cette réforme), donc pas de
bilan possible ! Il n’y aurait pas de problèmes avec l’allemand, mais le rectorat
n’a pas fourni de tableau de comparaison des effectifs 2016 avec les années
précédentes, lui qui est si prompt à communiquer...
Quant à la suppression du redoublement et ses effets délétères sur les
structures (augmentation des élèves en séries techno et en L), il paraît que
tout cela est de notre faute à nous les profs parce que nous nous posons en
« censeurs » des élèves et qu’il ne faut pas « mépriser les élèves en difficultés
scolaires », selon l’IPR de maths. Les faire passer dans la classe supérieure
sans les pré-requis, ça n’est pas du mépris ?