14 décembre 2022

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GT carte des formations, des enseignements : c‘est de la dynamique !

GT carte des formations, des enseignements : c‘est de la dynamique !

Jeudi 24 novembre s’est tenu le GT sur l’évolution de la carte des enseignements. Plus qu’un véritable groupe de travail, cette réunion est en réalité une argumentation pro domo qui valide ou invalide les demandes des établissements selon des critères essentiellement budgétaires. D’ailleurs, M. Monny, Secrétaire général adjoint du rectorat nous mettait bien en garde dès ses propos introductifs : « il ne s’agit pas d’étendre la carte, surtout au regard de la baisse des effectifs, mais davantage d’une évolution dynamique de la carte. »

Pour les collèges, la dynamique prend la forme d’ouvertures d’options ou de classes à horaires aménagés dont le financement est assuré par la marge d’autonomie des établissements. Et quand ça ne coûte rien, l’administration accorde l’ouverture, la jugeant « soutenable ». Ainsi, une CHAM (Classe à Horaire Aménagé Musique ) ouvrira à Bletterans (Jura) à hauteur d’1h00 par niveau sur 4 niveaux…soit 4h00 sur DGH ! A Voltaire (Besançon), c’est une classe à horaire aménagé Théâtre (2h00 sur DGH ) ; à Proudhon (Besançon) une option « Français et culture antique » (2h00 sur DGH). Si ces dispositifs sont évidemment intéressants et promeuvent une belle ouverture culturelle, les arbitrages en cas de baisse de DGH, risquent d’être douloureusement cornéliens ! Le cas de la LV2 Turc à Lavans-lès-Saint-Claude (Jura) mérite qu’on s’y arrête : l’établissement, via un vote au CA, a demandé la fermeture de cet enseignement qui ne concerne cette année que peu d’élèves ( trois en troisième cette année par exemple). Le rectorat est pourtant défavorable à cette fermeture pour des motifs qu’il a fallu lui faire clairement formuler : elle souhaite que l’enseignement du turc soit assuré par du personnel de l’Éducation nationale et non pas, comme c‘était le cas par le passé, par une association fort éloignée des principes républicains. A l’heure de la lutte contre le séparatisme, voilà qui ferait tâche. D’ailleurs, le sujet semble être pris au sérieux puisque le rectorat « échange avec le Préfet du Jura sur ce sujet ». Ce sursaut républicain est fort louable mais il doit être spécifiquement financé ! Les principes républicains ne font pas bon ménage avec la politique low cost.

Du côté des lycées, le rectorat, par la voix de Mme Pinset ( Secrétaire générale du rectorat) se veut être vigilant à « la cohérence pédagogique, aux ressources humaines disponibles, aux équilibres territoriaux » mais « sans mettre en péril les autres enseignements ». Voilà des critères auxquels répondait la demande de Salins les bains ! Depuis 3 ans, le lycée jurassien demande l’ouverture d’une spécialité « Cinéma Audiovisuel » en lieu et place de l’option. Le dossier est solide : l’établissement a les effectifs, deux enseignants qui possèdent la certification complémentaire, un plateau technique sans égal et en plus le Jura est le seul département de la grande académie à ne pas proposer cet enseignement. Le rectorat s’obstine et refuse encore une fois : si l’établissement veut ouvrir une spécialité, alors il faut en fermer une autre ! Au lycée Jean Michel, à Lons, l’ouverture d’une spécialité EEPCS (éducation physique, pratiques et cultures sportives) s’accompagne de la fermeture de la spécialité musique. CQFD. L’autre demande d’ouverture de spécialité « humanité, littérature et philosophie » au lycée d’Héricourt a été refusée. Le même démarche a été peu pou prou retenue s’agissant des demandes d’ouverture d’options

Bref, voilà une carte qui est pauvre en formations mais riche d’enseignements !

Pour le SNES-FSU. Aurélien Bergonzi, Laurent Lecuyer, Philippe Piguet.